24 décembre 2007

Quiz de Noël

En cette période d'achats compulsifs j'ai été sensible à ces mots que je veux vous faire partager "Choisir, c'est préférer, c'est aussi renoncer. C'est préférer la qualité au nombre, la durée à l'instant, la sauvegarde de la nature à son exploitation, le bien commun à la convenance de certains. Ce n'est pas tenir pour légitime tout ce qui est techniquement faisable et économiquement rentable".

Quel peut bien être l'auteur de cette définition de la consom'action ? ...
L’auteur de ces lignes, qui datent de plus d'un demi-siècle (1951), n’est autre qu’André Romieu, fondateur de l’UFC-Que Choisir. Ne l'oublions pas, le mouvement consumériste est l’une des parties prenantes de la société civile sur laquelle il faudra aussi de plus en plus compter.

11 novembre 2007

Un café et décroissant

La diabolisation du mot décroissance ne cacherait-elle pas tout simplement le manque de courage que nous avons de nous dire les choses une fois pour toutes, sérieusement, solennellement, sans catastrophisme mais sans équivoque ? …

Kenneth Boulding avait eu la clairvoyance* de dire que "celui qui croit qu’une croissance infinie est compatible avec un monde fini, est un fou ou un économiste" (ou s’appelle Jean-Marc Sylvestre ndlr ). Le Club de Rome nous avait déjà dit en 1972 "Halte à la croissance" et Paul Valéry nous avait aussi prévenu que "le temps du monde fini commence", maxime qui fait parfaitement écho à l’impossible équation de la trop grande empreinte écologique de notre mode de vie actuel par rapport à nos ressources.

Ce "mot-obus" de la décroissance est souvent agité comme un chiffon rouge alors que plus personne ne conteste la finitude (j’aime ce mot, c’est mon petit côté Ségo) des ressources fossiles et même fissiles. La production de pétrole aux Etats-Unis est déjà en décroissance depuis les années 70 et chacun leur tour les autres producteurs de pétrole glisseront eux aussi allègrement sur le tobogan du Pic de Hubbert (un autre ami de Dédé). Puisque la décroissance de ces ressources est inéluctable, il nous faut anticiper la pénurie en nous adaptant plutôt que de la subir de plein fouet et vivre une vraie récession. L’urgence du réchauffement climatique nous impose par ailleurs d’en accélerer la baisse de la consommation.

Qui plus est, il n’y a pas de corrélation entre ce qui nous sert aujourd’hui à mesurer la croissance, le PIB, et le bien-être. Tout au contraire, rien de meilleur pour le PIB qu’une tornade, une épidémie, une marée noire ou encore une guerre. En effet, la reconstruction, le nettoyage, les réparations, les soins, … vont générer des biens et services vendus, donc du PIB. Serait-ce cette croissance là qu’on veut "aller chercher avec les dents" tout en reconnaissant que "notre modèle de croissance est condamné" ?

Oser utiliser le mot décroissance c’est peut-être aussi faire la moitié du chemin, faire le deuil d’un modèle dont on a compris les limites et se donner le courage, car il en faudra, de résolument changer de paradigme, par de nouveaux comportements individuels (bien au-delà des éco-gestes, nécessaires mais insuffisants) et des politiques collectives audacieuses.

Oui c’est une révolution, oui c’est une rupture, non ce n’est pas revenir à l’age de pierre car le challenge est bien de ré-imaginer le monde et de faire mieux avec moins à l’instar du scénario négaWatt qui démontre, noir sur blanc, chiffres à l’appui, comment il nous est possible d’atteindre le Facteur 4 (diviser par 4 nos GES, gaz à effet de serre) auquel nous nous sommes engagés pour 2050.

Cette sobriété (heureuse) pourrait devenir le moteur du Bonheur Intérieur Brut ...

* citation que j'avais atrribuée par erreur dans une première édition au pape de la décroissance Nicolas Georgescu-Roegen

19 octobre 2007

Oui au Greenwashing !


Pour une fois, je suis pour le verdissement d'image. A l'heure du Web 2.0 les manifestations peuvent être virtuelles. A chacun son pixel, à chacun de le verdir en l'illustrant de son slogan. Tous au Grenelle ! Osons ! Changer de paradigme demande un peu de courage, la lâcheté serait celle du consensus mou.

Les doigts dans la prise

Notre Johnny national pourrait le chanter : "Noir, c'est noir, il y a de l'espoir". Allez, encore une fois, soyons fous et faisons les diablotins mardi 23 octobre et redonnons "5 minutes de répit pour la planète" à la veille des négociations finales et officielles du Grenelle de l'environnement .

Comme moi et comme France Gall, de 19h55 à 20h, "Débranche, tout" et "Quoique tu fasses, fais le dans le noir !" Faut qu'on s'organise ... ;-)

10 octobre 2007

Tu veux ma photo ?

Ou comment peut-on se retrouver à baisser son pantalon devant quatre inconnues dans un café un soir de septembre ?
Même si le propre d'un blog est parfois de se mettre à nu, je ne m'étais débarrassé de mes atours du jour que pour mieux m'habiller d'idéaux dans le cadre d'une séance photos...

En effet, Antoinette et Rachel, les fondatrices d'Idéo, la marque de prêt à porter "bio et équitable", souhaitaient éditer à l'occasion de l'Ethical Fashion Show 2007, un document présentant des modèles de leur collection été 2008 portés par des acteurs du développement durable "qui s'engagent à leur façon au quotidien. Pour être chaque jour, porteur de sens."
Laure Maud, photographe de mode, membre du collectif de créatifs environnementalistes "Green is Beautiful" et rédactrice en chef de l'e-magazine éponyme, avait relayé cet appel auquel j'avais répondu.

Au delà du plaisir égo-logique de figurer sur ce poster et de se faire tirer le portrait par une professionnelle (faut être une pro pour m'arracher un sourire ... chapeau, Maud !) j'avais aussi eu envie tout simplement de rencontrer les actrices de la marque dont j'étais le consom'acteur et de partager un tout petit moment de leur aventure. La richesse et le sel du DD viennent aussi de ces rencontres avec les hommes et les femmes qui le font vivre.
Photo : Laure Maud Chemise : "Dino" de chez Idéo

06 septembre 2007

26 août 2007

Mildiou* de M !

Cet été Ronald s'est tiré une balle (publicitaire) dans le pied. L'occasion de rajouter un nouvel épisode à ma saga Mc Donald’s (épisodes 1 et 2).

Mais revenons d’abord à un événement positif intervenu depuis le fameux voyage de presse que je vous avais narré. Lorsque j’avais indiqué à la manager Développement Durable de M. que le fait que ce voyage à Toulouse s’effectuait en avion avait failli me faire refuser son invitation (à mettre dans mes résolutions 2008 : être plus intransigeant sur ce sujet) et que j’espérais que M. allait au moins compenser les émissions CO2 du voyage, elle m’avait répondu franchement que ce n’était pas prévu. Persévérant de nature, je lui avais quand même envoyé une simulation de calcul de la compensation des émissions du voyage et j’avais eu la bonne surprise de recevoir un mail une semaine plus tard m’informant que M. avait réfléchi à ma proposition et allait compenser le CO2 de ce voyage, ce qui fut effectivement fait chez Climat Mundi. Mon blog n’ayant pas la fréquentation et donc la puissance médiatique de celui de Nicolas Hulot, je veux croire au pragmatisme et à l’ouverture d’esprit qui ont conduit à cette décision.

Malheureusement, parfois la communication «marque» n’est pas au diapason de la politique développement durable et de sa communication «corporate» … Ainsi, j’ai été sorti de ma torpeur estivale (de mon humidité automnale serait plus juste) par un très bel (mais mauvais) exemple de publicité. «Non au réchauffement de la clientèle. Nos restaurants sont climatisés» clamaient les affiches de tous formats … autrement dit, «pour vous faire venir chez nous, nous sommes prêts à augmenter encore plus le réchauffement climatique en utilisant la climatisation» !

M. aura réussi en un été, par cette seule publicité, à réduire pratiquement à néant la confiance qui commençait à émaner de ses réels efforts en matière de développement durable (à découvrir dans son Ecojournal : catalogue grand public des bonnes pratiques, efforts et expérimentations de la marque dans certains restaurants comme la réduction du poids et le changement de matériau de certains emballages, le compost des déchets, la pose de panneaux solaires ou encore les urinoirs sans eau !).

Cerise sur le gâteau (ou plutôt pépite de chocolat sur le cookie) cette publicité a aussi r-échauffé les esprits de la blogosphère à en compter les 1 230 résultats donnés par Google à la requête "non au réchauffement de la clientèle".

Comment peut-on effectivement juger sincère l’engagement d’une société qui ne trouve pas incongru de délivrer ce message ? Une chose est sûre, cet engagement n’est pas encore partagé par toutes les forces vives (et créatrices) de la marque. Je comprends mieux pourquoi certaines entités mettent en place des «Comité de contrôle de l’autodiscipline publicitaire» pour éviter ce type de mésaventure mais le déploiement d’une politique de développement durable ne doit-il pas avant tout passer par la formation et la sensibilisation des hommes et femmes de l'entreprise qui doivent être convaincus et devenir des ambassadeurs de ce nouveau paradigme ?

* mon titre, au-delà de l’agacement de cette campagne de publicité, fait référence à l’autre événement important de cet été : le mildiou, qui a ravagé toutes mes tomates dont je me délectais d’avance et qui sont tombées au champ d’honneur de l’agriculture biologique.

14 août 2007

Sous le charme de la Grosse Mignonne

J'avais du mettre pied à terre de ma bicyclette avant de toucher au but de ma quête dominicale. Je n'avais pas réalisé que la topographie montreuilloise était loin d'être une morne plaine ! J'arrivais effectivement sur les hauteurs de Montreuil et au fond de l'impasse Gobétue je découvrais enfin ce lieu insolite dont j'avais d'abord entendu parler dans les médias suite à des nuisances générées par l'exploitation illégale d'une entreprise de déchets ... mais en m'intéressant à ce cette actualité j'avais découvert une histoire et un quartier que je voulais maintenant voir de mes yeux vus ...

C'est immédiatement la chanson de Dutronc qui raisonnât à mes oreilles "De grâce, de grâce, Monsieur le promoteur, ne coupez mes fleurs". J'étais en fait arrivé sur le théâtre historique de l'horticulture montreuilloise dont ne subsiste aujourd'hui (miraculeusement) qu'une trentaine d'hectares sur les 500 qu'a pu occuper cette activité au 19ème siècle.

Mais il est ici aussi question de pêches, le mot est laché !. J'étais bien dans le célèbre quartier des Murs à Pêches (MAP) qui justifie son nom par les murs construits par centaines dès le 17ème siécle , non pas pour séparer parcelles et jardins, mais pour permettre la culture de la pêche dont l'arbre était palissé à la toile. Ces murs constitués notamment de plâtre avaient ainsi la capacité d'accumuler la châleur pour la restituer notamment la nuit. Et la noblesse pouvait ainsi se délecter de la Téton de Vénus, de la Grosse Mignonne, autant de variétés qui ont fait la réputation de ces clos à pêches.

Aujourd'hui, l'association éponyme tente depuis 1994 de sauvegarder et promouvoir ce patrimoine historique et écologique. Des parcelles sont entretenues par ses adhérents, des ateliers pédagogiques sont organisés pour les écoles et enfin des ballades commentées sont proposées au public dont j'étais en ce dimanche. Au delà de son leitmotiv et de parfois son combat (elle a réussi à faire classer 8.5 des 37 hectares qui aiguisent l'appétit des bétonneurs) l'Association des Murs à Pêches est aussi un acteur de l'économie sociale et solidaire. Elle conduit pour la seconde année un chantier d'insertion en formant des jardiniers paysagistes et organise chaque été un chantier de reconstruction des MAP avec des bénévoles de tous pays.

Une belle illustration de ce que peut être concrètement le développement durable, une initiative qui donne la pêche tout simplement !

31 juillet 2007

La Com Responsable a son Grand Prix

Il est agréable de voir que la notion de communication responsable s’installe de façon structurelle dans le PCF (Paysage du Communicant Français) jusqu’à avoir désormais son Festival et son Grand Prix.

Le Festival Européen de la Communication Responsable, organisé sur l’Ile des Embiez du 24 au 27 septembre prochain, propose ainsi une compétition qui récompensera notamment les meilleures actions de communication en terme d’éco-responsabilité mais aussi un Forum de la Communication Corporate et du Développement Durable proposant moult conférences, ateliers et rencontres.

J‘aurai la joie d’être le modérateur (ou le poil à gratter ? …) de la table ronde traitant de la question «existentielle» de la communication responsable : action concrète ou alibi, les écarts entre le «dire» et le «faire» …

25 juillet 2007

Think global, Eat frugal

«Il faudra faire de la frugalité le fondement d’un nouveau paradigme».
(Pierre Rabhi)

Même si le plaisir n’est pas littéralement lié au mot frugalité, c’est pourtant ma vision parce que j’y associe systématiquement ce souvenir … J’avais 15 ans et je travaillais l’été à la fenaison dans une toute petite ferme du Cantal (à ce propos relisez l’excellent «Un pâtre du Cantal» même s’il parle d’une époque encore plus ancienne).

C’était un rituel quotidien, en début de matinée, les deux «anciens» qui avaient déjà fauché à la main depuis des heures s’arrêtaient sous un arbre pour un casse-croûte réparateur et bien mérité pour qui s’est levé à l’heure de la traite (à la main).

Je revois encore cette musette de coton marron aux rudes sangles de cuir dont Elie sortait son litre à étoiles et les restes de la veille qui allaient faire notre bonheur : un quignon de pain, une croûte de fromage, une carcasse de poulet, une tranche de saucisson.

Si la frugalité a ce goût là, alors oui je crois à la simplicité volontaire ! Bien sûr, la nostalgie donne un goût de madeleine à cette frugalité mais c’était aussi et surtout un moment de partage et de convivialité, … plus de liens, moins de biens …

11 juin 2007

Allo, à l'huile !

Bien que la loi impose à la RHF (Restauration Hors Foyer) de retraiter ses graisses et huiles alimentaires, chaque année seules 26 000 des 71 000 tonnes produites le sont (chiffres ADEME) !

Autrement dit, ce sont près de 45 000 tonnes de gras qui sont envoyées aux égouts de façon très civique . C’est pourquoi on ne peut que saluer l’initiative de la société Mc Donald’s d’avoir repenser et optimiser sa filière de récupération et la valorisation de ses 11 000 tonnes annuelles d’huiles de friture usagées .

Jusqu’ici la collecte était réalisée traditionnellement dans des fûts et l’huile était valorisée en hypochimie en Suède. Plusieurs éléments font l’exemplarité du nouveau processus. Tout d’abord la composition de l’huile a changé, non seulement pour des raisons nutritionnelles (moins d’acides gras trans) mais aussi parce que son caractère oléique lui permet d’être plus facilement transformée en biodiésel. Le processus de collecte a été repensé pour des raisons de coûts mais aussi de qualité et de traçabilité car ce déchet a le potentiel d’une ressource. Les huiles usagées sont ainsi désormais temporairement stockées in situ dans un container adhoc (ce qui réduit la fréquence et le coût de ramassage) pour être ensuite traitées (notamment décantées et filtrées de leurs déchets) par la société Allo A l’huile (comme quoi je ne suis pas le seul à faire des calembours à 2 Euros !).

A défaut de l’existence aujourd’hui en France d’usine de transformation (lobby pétrolier, lobby céréalier, lobby des constructeurs automobiles, manque à gagner fiscal ? …) c’est en Allemagne que cette huile part enfin pour être transformée en biodiesel qui permettra à des camions d’outre-Rhin de « rouler propre » l’équivalent de 20 millions de kms chaque année. La première usine de ce type ne devrait voir le jour en France qu’en 2008 au Havre quand en Allemagne les usines de transformation des huiles vierges en diester peuvent aussi transformer les huiles alimentaires usagées. En France on n’a pas de pétrole, mais ….

A ceux qui se demanderaient bêtement comme moi pourquoi on ne mettrait pas cette huile recyclée directement dans les moteurs de nos véhicules, comme au Brésil par exemple ou encore comme l’activiste et néanmoins star hollywoodienne Daryl Hannah sachez que c’est possible dans de vieux moteurs diesel (modèles avec préchauffage) même si la combustion n’est pas toujours parfaite et qu’il peut y avoir un risque de casse moteur mais que c’est de toutes façons interdit en France (lobby pétrolier, lobby céréalier, manque à gagner fiscal ? …)…

A l’heure du fantasme des agrocarburants qui interrogent sur leur éco-bilan (déforestation, consommation excessive d’eau et d’intrants, …) et sur la concurrence qu'ils peuvent générer dans l'usage des végétaux (vaut-il mieux nourrir un homme ou remplir son réservoir ?) il est un peu dommage de ne pas pouvoir mettre des frites dans son moteur, une fois.

Disclaimer : cet article a été réalisé à l’issue d’un voyage de presse organisé par Mc Donalds France à Toulouse le 10 mai 2007.

30 mai 2007

JJ & DD vivent dans un quartier

Le journal municipal du 12ème arrondissement de Paris "Votre 12ème" m'a interviewé ce mois-ci, en tant que Conseiller de Quartier de Nation-Picpus, sur le Développement Durable .

Je crois beaucoup à ce niveau ultime (ou premier ?) et local de la démocratie (participative). Les Conseils de Quartier sont un lieu d'échange, d'information partagée et de concertation, donc à ce titre un outil du développement durable qui a dans ces principes la participation et la transparence dans la prise de décision.

15 mai 2007

Embedded with Ronald

Ne dit-on pas que les blogs sont devenus le 5ème pouvoir ou pour le moins un média alternatif ? C'est ainsi que mon blog tend à devenir un medium référent, à défaut d'un média, et que je reçois de plus en plus de communiqués de presse, d’invitations à des manifestations, colloques et … même voyage de presse comme l’autre jour où l'on me proposa d’aller à Toulouse voir de mes yeux vus comment la société Mc Donald’s allait dorénavant recycler son huile de friture en biodiesel.

L’intérêt du sujet (le recyclage des déchets et les bio carburants) mais aussi l’expérience «intellectuelle» de pouvoir étudier de l’intérieur cette action de communication m’ont convaincu d’accepter de passer une journée avec Ronald qui n’est pourtant pas, soyons honnête, le personnage qui m’est le plus sympathique. Récit de ce «Vis ma Vis – je suis un journaliste Environnement» (je traiterai du recyclage des huiles dans un papier ultérieur).

Mon expérience commence par l’émission de 0,35 T de CO2 car c’est en avion que nous regagnons la ville rose où nous sommes accueillis officiellement par les attachées de presse de l’agence de RP et par le staff de M. notamment le Manager du département «Affaires Publiques» (mais quelle est donc cette secte si étrange ?), la Manager «Environnement et Développement Durable» ainsi que deux responsables du service Achats/Qualité.

Photo Call
La dizaine de journalistes montent alors dans le bus affrété pour l’occasion en direction d'un restaurant M. de la périphérie. Après une collation et les civilités d’usage du «franchis» local (fier de ses 25 ans de maison mais pas rasé ce matin…) vient enfin l’heure de pénétrer dans le saint des saints, le baskstage des hamburgers rois, j’ai nommé la cuisine ! Et c’est autour de la friteuse que notre cohorte s’agglutine car elle est là la star du jour : l’huile dans laquelle se baignent habituellement frites et autres nuggets. Les appareils photos crépitent comme lors d’un photo call cannois, la caméra de France 2 tourne et les journalistes n’ont d’yeux que pour cette huile usagée qu’on va vidanger devant nous. Après avoir suivi le parcours de Miss Oil 2007 jusqu’au camion de pompage, retour au restaurant où nous sont donnés de façon simple et courte les éléments techniques de cette huile oléïque et de sa nouvelle procédure de recyclage qui concourrent aussi à la politique de Développement Durable de l’enseigne («vous retrouverez bien évidemment tous ces éléments dans le dossier qui vous a été remis»).

Il est alors venu le temps des questions collégiales. Les réponses sont franches et assumées. Je demande notamment si M. envisage d’utiliser des ingrédients bio à l’avenir (puisque l’huile oléïque nouvellement mise en place l’a aussi été pour des raisons de nutrition et de santé, on pourrait légitimement penser que la démarche pourrait aller jusqu’au bio …). La réponse qui m’est faite ne me convainc pas : « notre mode de fonctionnement - 7 plateformes de distribution qui reçoivent les produits de nos fournisseurs et les redispatchent aux 1085 restaurants - ainsi que les volumes de matières premières que nous utilisons nous semblent difficilement compatibles avec la filière bio ». C’est bien parceque M. a une telle demande qu’il pourrait être un moteur et une incitation à la conversion de ses fournisseurs/producteurs comme il vient d’ailleurs de le prouver pour l’huile. M. s’appuie aujourd’hui sur un guide de bonnes pratiques maison (le Socle) qui reste déjà en deça du référentiel de l’agriculture raisonnée. Bref, j’en conclus que le bio n’est pas pour demain chez M. et que c’est un choix.

Je suis une huile de province
Mais il est déjà midi et nous sommes déjà en retard sur le timing, nous remontons dans le bus pour rejoindre l’usine de traitement de l’huile où nous attend déjà le camion, qui tout à l’heure pompait devant nous, et son heureux propriétaire, fringant directeur industriel et commercial à l’accent chantant. Juste le temps d’enfiler sur-chaussures et blouses blanches et nous voici tels des candidats à la Présidentielle parcourant les différentes étapes de traitement de l’huile usagée jusqu’à cette belle image d’Epinal que ce chauffeur de camion citerne allemand flambant neuf (le camion) qui appuie sur le bouton magique pour enfin libérer dans ses entrailles ce nouvel or jaune. Mais vite il nous faut encore repartir vers une auberge de la région pour terminer par un dernier débat notamment avec des représentants de la délégation régionale de l’Ademe avant de repartir pour la capitale.

Alors que penser de cette opération de communication ?
En attendant mon analyse, vos avis sont les bienvenus.

11 mai 2007

JJ le séminariste

C'est le jeudi 31 mai prochain que j'animerai à Paris la première édition du Séminaire "Intégrer les valeurs du Développement Durable dans sa communication" mis en place avec le groupe de formation Benchmark .

10 avril 2007

Un commando bouscule la Présidentielle !

Il y a quelques jours un commando un peu particulier avait investi une clairière de l’Ouest Parisien. L’agent BonDD, JJ BonDD, informé de l’opération par une source non autorisée, avait réussi à infiltrer le groupe. La tension était à son comble comme dans les bonnes feuilles du thriller écologique «Le parfum d’Adam» de Jean-Christophe Rufin …

JJ BonDD (il nous est impossible de révéler ici sa véritable identité) découvrit alors les protagonistes de ce coup de force : Mr Arbre et les Clowns Verts (sûrement des noms d'emprunt ...). Ca sentait le rififi dans les sous-bois d’autant plus que JJ BonDD aperçut les candidats à la Présidentielle attachés à des arbres et qu'il venait de découvrir que le commando était armé : qui d’une tronçonneuse, qui d’une scie et même qui d’une lime à ongles !

JJ BonDD ayant été découvert avant la fin de l’opération (il a heureusement été exfiltré depuis), il vous faudra visionner ce document choc pour connaître le fin mot de l’histoire, ... le début aussi d’ailleurs. Alleï Revolutronc !

05 avril 2007

JJ & DD sont dans un bateau

J’aurai le plaisir d'intervenir le 26 avril prochain au Conseil Général de Quimper dans le cadre d’une conférence «Communication développement durable : argument ou engagement ?» organisée par l’APCF (Association des Professionnels de la Communication du Finistère).

04 avril 2007

Les fourmis votent pour la planète

Dimanche 1er avril, j’étais une fourmi parmi les fourmis au Trocadéro

C’est bien connu, ensembles, les fourmis bougent des montagnes. Quand les fourmis agitent toutes ensembles leurs foulards, elles se transforment en autant d’éoliennes multicolores. Quand les fourmis agitent leur bulletin de vote, elles se transforment en électeur et en aiguillon. C’est bien connu une fourmi ça pique quand on l'énerve.

Dimanche, les fourmis ont montré à la Reine qu’elles vont bientôt choisir que le temps des cigales était révolu et qu’elles avaient «la sensibilité, la disponibilité et la motivation» pour accompagner une véritable prise en compte du défi écologique.

A la Reine des fourmis de se retrousser maintenant les mandibules et d'accompagner les ouvrières du changement ...
Edito publié dans une version initiale le 2 avril 2007 sur mon autre blog.

30 mars 2007

Mon Almanach Vert-Mots 2006/2007

L’année dernière, à l’aube de l’ouverture de la Semaine du Développement Durable (dont l’édition 2007 se tient du 1er au 7 avril), je tenais ici l’inventaire à la Prévert de ce que j’avais matériellement changé dans ma vie de tous les jours dans l’année écoulée et je m’étais engagé à faire, une année plus tard, un bilan de mes nouvelles avancées ; bilan que voici, que voilà.

JJ se fait beau : après le chanvre en 2006, le denim en 2007 ; j’ai ainsi fait l’achat d’un jean en coton bio de chez Idéo, il fait néanmoins un peu mal au derrière … ben oui 135 € le jean ça fait un peu mal au postérieur ! Toujours chez Idéo et en coton bio j’ai complété ma collection de T-shirts en déclarant maintenant être un OGN (Organisme Génétiquement Naturel). Je suis très content de mes chaussettes «de marche» Olympia / WWF en coton bio tout comme j’aime beaucoup mes chaussettes en fils recyclés de chez Muji … bien qu’elles aient quand même plus qu’un poil rétrécies au lavage …

JJ sent bon : j’ai découvert et adopté les bienfaits du savon d’Alep, du dentifrice à l’argile, du déodorant sans paraben et de la brosse à dents dont la tête se remplace ! J’ai définitivement abandonné les rasoirs jetables pour reprendre mon ancien rasoir mécanique à recharges.

JJ se régale : après l’expérience des Paniers du Val de Loire je teste depuis plusieurs mois les Paniers Bio du Campanier , plus variés mais dont l’origine parfois lointaine des produits me désespère un peu car je perds en CO2 (transport) ce que j’évite en produits chimiques … Petit à petit je teste et intègre de plus en plus de nouveaux produits bio et/ou équitables comme le miel, les céréales, le sucre, les pâtes, la confiture ou le vin. Ces essais déclenchent parfois des clivages dans la famille : les garçons aiment l’équivalent bio du Nutella quand les filles ne jurent que par la marque originale !!! De même j'ai goûté le quinoa mais je n'arrive pas à l'apprécier (ou à le cuisiner correctement ?).

JJ lave plus blanc : notre placard de produits d’entretien est maintenant devenu à 90 % vert ; lessive, adoucissant, poudre lave vaisselle, produits pour le sol, les wc, les vitres … Enfin, ne dites pas à ma femme que j’ai acheté en cachette 1kg de noix de Sapoline, je tente en effet de faire des lessives en catimini pour lui (me) démontrer que cela lave aussi bien que la lessive traditionelle fut-elle écologique.

JJ est énerg(ét)ique : ce ne fut pas facile de trouver à nouveau à substituer quelques lampes basses conso à des ampoules à incandescence … notamment dans les cas des lampes à tout petits culots et des mini abat-jours mais bon an, mal an, j’ai quand même réussi progressivement à supprimer encore 1 halogène et 4 ampoules conventionelles (chambre, bureau, cuisine, cagibi et salon). Pour cuisiner j’ai acheté 2 couvercles pour mettre sur les casseroles.

JJ donne … : j’ai donné à l’Association Co-ordinateur notre ancien matériel informatique, deux fois mon sang à l’EFS et des vêtements au Secours Populaire Français ainsi qu’à Recyclaid.

JJ à la campagne : dans ma maison à la campagne j’ai acheté un poelle à bois pour réduire l'utilisation des radiateurs électriques. Je suis passé du tas de compost amateur au composteur «en dur» mis à disposition par la Communauté de Communes. J’attends avec impatience les Saintes Glaces pour planter les variétés anciennes de graines, comme la tomate rouge des Andes, achetées à l’association Kokopelli . Enfin, devant refaire la toiture et l’isolation de cette maison, j’ai intégré la laine de chanvre à mon cahier des charges (est-ce pour cela que j’ai reçu si peu de devis ?) …. et la sous-couche du plancher flottant devrait être en peuplier.

JJ fait son Co2ming out : vient maintenant l’heure de la confession et de la repentance. As-tu fauté JJ ? Oui, j’ai fauté, Grand Dédé. Dans un moment d’égarement, j’ai non seulement contribué largement au réchauffement climatique en m’envolant cet hiver vers le grand bleu des Caraïbes mais j’ai aussi choisi une formule «Club» aux antipodes du tourisme solidaire et responsable que j’appelle de mes voeux … ;-)

JJ et ses objectifs : dans mes objectifs 2006 je m’étais proposé de ne plus prendre l’ascenceur car j’habite au 2ème étage, j’ai pris cette bonne habitude … sauf quand je suis chargé. Pour le chargeur de piles rechargeables que je voulais utiliser, j’avoue n’avoir rien fait ... Dans mes nouveaux objectifs, je me suis promis d'installer un interrupteur sur l’alimentation de mon lecteur DVD et VHS dont les veilles subsistent allumées en permanence et enfin surtout il faudrait que je prenne l’habitude d’utiliser mon vélo. Mon frein vient avant tout de la galère logistique pour sortir mon 2 roues du local où il est coincé mais peut-être que l’initiative parisienne de vélos en libre-service Velib me permettra-t-elle de passer à l’acte plus facilement.

A l’année prochaine pour un nouveau rapport de Développement Durable !

17 mars 2007

Il était une fois de la mauvaise foi ...

Le développement durable souffre de nombreuses idées reçues. Aussi je me réjouissais de la campagne "recyclons les préjugés" initiée depuis quelques semaines par Eco-Emballages. La saga avait bien commencée puisqu’on cassait par exemple l’idée reçue qu’il "faut laver les emballages avant de les trier", ce qui est inutile, ou qu’on double-cassait le préjugé que « trier ne sert à rien, tout finit dans les mêmes bennes ».

Mais j’ai sursauté à l’analyse du préjugé n° 5 "Les emballages envahissent nos poubelles" auquel Eco-Emballages répond "faux" en le justifiant par le fait que "ces emballages ne représentent que 20 % du poids total et que c’est beaucoup moins qu’il y a 10 ans". Je ne pense pas que ce type de déclaration soit ni très responsable ni très performante en terme de pédagogie. Tout d’abord, même si on constate une légère baisse ces deux dernières années, le tonnage des ordures ménagères a doublé entre 1960 et 2003 pour atteindre près de 400 kg par an et par habitant. Ensuite, on parle de poids alors que pour le consommateur c’est surtout le volume des emballages qui est significatif (qui fait ses courses sait qu’une fois déballées vous pouvez déjà descendre un sac entier de sur-emballages). Les emballages (bouteilles, cartons, boîtes de conserve, sacs...) représentent aujourd'hui en volume entre 1/3 (source Ademe) et 1/2 (source CNIID) du contenu de nos poubelles. Chaque ménage jette en moyenne 10 emballages par jour.
Même s’il est vrai que les industriels font des efforts pour faire baisser le poids unitaire de chaque emballage, il y a encore trop peu d’efforts réalisés dans la suppression radicale des sur-emballages (qui n’ont souvent de justification que leur fonction de support à la publicité sur le lieu de vente) ou même dans l’éco-re-conception des emballages et des produits (à l'instar de système de consigne ou de remplissage comme cela existe dans d’autres pays). Oui, il y a encore loin au "juste emballage" : un emballage qui se limite à protéger le produit et à donner des informations réglementaires.

Mais la réponse d’Eco-Emballages au préjugé 4 "les contribuables sont les seuls à payer" m’avait déjà interloqué en y répondant "faux" et en expliquant que les coûts étaient partagés par les entreprises, les collectivités et les citoyens. Ce qui ne me semble pas très "juste" car in fine… les entreprises payent effectivement une éco-taxe, ridicule d'ailleurs, mais elle est répercutée dans le prix de vente payé … bien sûr par le consommateur (pour l’électro-ménager cette éco-participation est d’ailleurs bien mieux mise en exergue sur l’affichage prix, ce qui peut avoir un effet pédagogique), les collectivités locales financent le traitement des déchets avec … les impôts du citoyen, du contribuable. Bref, c’est bien le citoyen, contribuable et consommateur qui paye.

Il faut rappeler ici quEco-Emballages est une société financée par les industriels et j’ai peur que dans cette campagne cet organisme n’ait parfois confondu sa mission "de mise en place des filières de recyclage et de la collecte sélective" (grâce à un agrément public) avec celle d’un lobby des producteurs et utilisateurs de l’emballage. Cette ambiguïté est d’ailleurs à l'image du fameux Point vert d’Eco-Emballages qui mériterait d’être passée au crible du faux préjugé. De nombreux consommateurs pensent en effet que ce logo, apposé sur un produit, signifie qu’il est recyclable alors que, nenni, en réalité il indique uniquement la participation financière de l’industriel à la filière globale du recyclage.

Publié dans une version initiale le 12 mars 2007 sur mon autre blog d'Economie matin.fr

04 mars 2007

Hue, Crinoline !

«Tout le monde a une montre et plus personne n’a de temps. Faites l’échange, donnez votre montre et prenez votre temps» Michel Serres.

Qui veut appliquer la maxime part une semaine en roulotte comme nous l’avons fait en famille, aux rennes de Crinoline, il y a déjà quelques années … Redonner du temps au temps. Respecter les forces de l’animal et son rythme que l’on a oublié car notre cheval mécanique ne connaît de halte que celle de la station-service quand la jument a besoin de souffler après une montée et de croquer une pomme pour se redonner du courage. S’adapter à la nature et au climat, voyager à la fraîche le matin, se reposer quand le soleil est au zénith.

La rencontre fait aussi partie du voyage comme celle du partage de la table de la ferme le soir à l’étape en se régalant d’un repas dont les ingrédients sont souvent issus de l’exploitation agricole.

C’est ainsi que nous avions découvert le Gers. Découvert le Gers, un bien grand mot car en fait après une semaine de nombreuses heures passées à guider Crinoline sur les chemins, dans les sous-bois, par monts et par vaux, il fallut bien se rendre à l’évidence : nous n’avions en fait parcouru qu’une boucle de quelques kilomètres autour de Sarrant, néanmoins sans jamais s’ennuyer, sans jamais se lasser, …

Le réchauffement climatique et la raréfaction à venir des énergies fossiles nous incitent à redécouvrir des destinations de voyage plus proches. Plus qu’une contrainte c’est une chance pour nous français qui avons, à portée de mains, une mosaïque incroyable de paysages, d’atmosphères et de cultures dont nombre de nos compatriotes, à commencer par moi, n’en connaissent qu’une infime partie. Allez hue Crinoline, repartons sur les chemins de France et de Navarre !

Billet publié initialement le 19 février dernier sur le blog du Tourisme Responsable lancé il y a peu par la SNCF.

15 février 2007

L'Homme qui valait 5 500 Milliards

J’assistais le 2 février dernier à Paris à la conférence-débat, organisée à Sciences-Po par l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales, à laquelle était convié, en guest-star, Sir Nicholas Stern devant un parterre d’étudiants, de politiques (de Lionel Jospin à Dominique Perben) et de moult spécialistes, universitaires et experts.

Nick (tout le monde lui donnait du Nick) a exposé les conclusions de son rapport éponyme, à savoir notamment que, passé au crible du prisme de l’économie du risque, le coût de l’inaction (5 500 Milliards d’euros) sera bien plus élevé que l’investissement demandé (1 % du PIB) pour réduire nos émissions de Gaz à Effet de Serre.

Petit verbatim, commentaires et sélection très subjective de certains des propos de Nick et des « discutants » de ce colloque …

Sir Stern a beaucoup parlé (parié ?) de séquestration de Co2 alors que les techniques industrielles de séquestration sont encore loin d’être efficaces (cela a d’ailleurs été rappelé par le Professeur Claude Henry) et que les forêts ont parfois montré leur limite comme puits de carbone (Climatmundi exclue par exemple la plantation d’arbres dans ses actions de compensation de Co2).

Il a aussi beaucoup été mis en exergue la nécessité impérieuse des percées et ruptures technologiques. Attention aux mots : autant je suis convaincu que l’efficacité énergétique est l’une des parties de la réponse au problème, autant il ne me semble pas sérieux de baser principalement notre réponse sur des ruptures technologiques, par principe hypothétiques. D’où l’attrait du scénario négaWatt qui parvient au facteur 4 (diminution par 4 des GES en 2050 ndlr) sans avoir recours ni aux ruptures technologiques ni au nucléaire, ce qui n’est pas l’avis de Christian de Boissieu, Président du groupe Facteur 4, qui indiquait qu’«il faut consolider le socle nucléaire».

Message d’espoir ensuite, repris par d’autres discutants : la Chine s’éveille … et se donne déjà dans son 11ème plan quinquennal des objectifs importants et ambitieux ; de même que les Etats-Unis qui, même s’ils ne signent pas le protocole de Kyoto, commencent, à l’échelle des Etats ou des villes, à prendre des mesures comme à New York ou en Californie.

A la question posée du thème de cette conférence «le défi climatique : une opportunité pour l’Europe ?» il a clairement été répondu que l’Europe était déjà un leader sur la question et que le sujet de l’environnement pouvait être un ciment dans la reconstruction de celle-ci.

Autre consensus exprimé (mais on le dit maintenant y compris à Davos et même Jean-Marc Sylvestre en semble convaincu, alors !) : la limite de l’économie de marché. Il faut «corriger la défaillance du marché» (Nick Stern) en revenant au principe du pollueur-payeur, «le réchauffement climatique, c’est le problème de notre modèle économique depuis la révolution industrielle» (Pierre Alain Muet) ; «Kyoto, c'est la date d’entrée dans un monde de re-régulation, dans un monde fini»...«d’un retour à la planification» (Pierre Radanne).

Nathalie Kosciusko-Morizet rappela une conclusion d’un rapport parlementaire auquel elle avait participé : «nous avons une fenêtre de tir de 10 ans pour résoudre le problème (du réchauffement climatique) de façon démocratique …».

Mais ce sont les propos de Pierre Radanne (ancien directeur de l’ADEME) qui m’ont le plus touché car ils replacent l’homme au centre de la réflexion. Avec l’art des formules qu’on lui connaît, il a insisté sur le (changement de) comportement. «C’est un problème d’opinion publique» … «il faut obtenir l’adhésion d’un maximum de citoyens» … mais il faut que «l’effort soit partagé» … «je fais, si tu fais, si nous faisons tous», d’où l’importance de «l’exemplarité de l’action publique» (dont semblait douter quelque peu le Professeur Claude Henry ).

Le mot de la fin fut sûrement aussi de Pierre Radanne qui, expliqua que le sentiment de «déprime» que nous pouvons ressentir devant ce défi et cette nouvelle ère qui s’ouvre, est naturel et qu’il en a toujours été ainsi dans l’histoire des civilisations, comme par exemple à la fin du moyen-âge : «on sait ce qu’on quitte» pour pénétrer une époque inconnue. Il cite alors Kant pour répondre au «pessimisme de la raison ... qui ne sert à rien» par «l’optimisme de la volonté» !

Publié dans une version initiale le 7 février sur mon autre blog d'Economie matin.fr

08 février 2007

Les Alliés débarquent

Personne ne s’étonnera de mon ralliement aux Alliés (de la planète) car j’ai souvent loué dans ces colonnes les différentes initiatives de L’Alliance pour la Planète.

Sur la forme, ce retour en force de la société civile et des associations dans le débat public est salutaire. Le citoyen, le consom’acteur organisé reprend ainsi la parole. Que 72 associations arrivent à s’associer pour mener des actions en commun est aussi un pied de nez à l’égo, une belle leçon d’humilité mais aussi la clairvoyance de l’union qui fait la force.

Pour mémoire l’opération « 5 minutes de répit pour la planète » a réuni le 1er février dernier près de 7 millions de personnes dans un acte symbolique, une démonstration, non pas de forces, mais de volontés.

Sur le fond, les propositions et campagnes de l’Alliance sont souvent très pertinentes car elles cristallisent la réflexion de nombreuses associations et l’expertise de ses membres.

Prenons l’exemple de la Politique avec un grand P, c'est-à-dire celle de la vie de la cité. Au-delà de l’initiative de Nicolas Hulot (par ailleurs membre de l’Alliance via sa Fondation), les 24 mesures proposées sont un vrai programme de Développement Durable.

L’autre campagne d’actualité de l’Alliance «Publicité et Environnement» contribue à la publicité responsable dont j’essaie d’être un acteur et un promoteur. J’ai d'ailleurs brocardé en son temps sur ce blog certaines des campagnes décriées, notamment celle de France Telecom comme celle de Cristaline plus récemment.

Nous sommes maintenant sur la plage, il va encore falloir du courage !

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29 janvier 2007

J'ai 5 secondes pour vous dire que ...


MOV01921
Vidéo envoyée par jjetdd
... le 1er Février je participe à l'opération "5 minutes de répit pour la planète".
Merci à mon équipe de tournage : Juju pour la voix et Capu pour la prise de vue !

2 blogs sinon rien

J'entame ce jour une collaboration avec la version électronique d'Economie matin en y tenant un deuxième blog.

En voici le premier papier ...

J’ai 5 minutes pour vous dire que … ça chauffe !

Aujourd’hui lundi 29 janvier le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) commence à se réunir à Paris pour son quatrième rapport d’évaluation et … malheureusement nous savons déjà que les conclusions de ce nouveau rapport, qui sera rendu publique le 1er février, seront plus pessimistes que celles de celui de 2001 qui prévoyait déjà une augmentation de la température moyenne mondiale à la surface de 1,4 à 5,8°C entre 1990 et 2100 et une augmentation du niveau moyen de la mer comprise entre + 0,09 et à + 0,88 m...

A cette occasion, pour attirer l’attention des politiques, notamment des candidats à la présidentielle mais aussi de celle des citoyens, sur la situation climatique mondiale, l’Alliance pour la Planète (un regroupement de 70 associations environnementales et ONG) a initié l’opération « 5 minutes de répit pour la planète » et demande à tous d’éteindre symboliquement lampes et veilles électriques le 1er février 2007 de 19h55 à 20h. Si la mobilisation est à la hauteur de la déferlante d’e-mails annonçant cette initiative depuis quelques semaine, on peut penser à un large succès médiatique de cet événement.

Même si cette opération n’a pas pour but d’économiser de l’énergie ou de réduire nos émissions de gaz à effet de serre pendant 5 minutes ce jour-là, on ne pourra s’empêcher de se rappeler qu’un soir de 1977, en plein choc pétrolier, Roger Gicquel – La France a peur - demandait aux téléspectateurs qui regardaient son journal télévisé d’éteindre toutes les lampes de leur domicile alors que l’inénarable Michel Chevalet nous montrait l’énorme (175 millions de kwh) et subite baisse de la consommation électrique globale engendrée par toutes ces petites économies.

Jacques Chirac semble vouloir aussi profiter de la réunion du GIEC pour relancer le projet français d’Organisation des Nations Unies pour l’Environnement (ONUE) … espérons que cette fois il viendra avec une lance à incendie car la maison brûle toujours et encore plus fort. En la matière crier au feu n’est plus un acte de bravoure, seul avoir le courage de l’éteindre sera peut-être de la bravitude !

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28 janvier 2007

Un goût de chiottes

A en croire la dernière publicité de Cristaline, boire l’eau du robinet pourrait s’apparenter à boire l’eau des toilettes* …

A l’heure de la communication responsable, cette campagne montre le chemin qu’il reste encore à parcourir pour certains mais c’est aussi un signe d’espoir au vu de la mobilisation citoyenne qu’elle a engendrée. Cette publicité a réussi l’exploit de regrouper contre elle de nombreuses associations (France Nature Environnement, WWF, Agir pour l'environnement, le Centre National d'Information Indépendante sur les Déchets , la Confédération Nationale du Logement, Résistance à l'Agression Publicitaire, …) jusqu’à la Mairie de Paris et au Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable ! Tous se sont é-levés (non pas pour Danette mais contre Cristaline) comme un seul homme pour dénoncer cette création publicitaire et même pour certains porter plainte au pénal.

Sur le fond, tout le monde sait aujourd’hui qu’en France, sauf exception locale, l’eau du robinet est parfaitement potable et extrêmement contrôlée sur tout le réseau de distribution jusqu’au robinet. Mais c’est sur la forme que l’histoire est affligeante car cette campagne est en fait une réponse du berger de Cristaline à la bergère Eau de Paris. Le patron de Cristaline avait en effet si peu apprécié l’excellente campagne du Syndicat des Eaux d’Ile de France vantant les qualités écologiques et économiques de l’eau du robinet qu’il a déclenché cette (contre) attaque. Sacrilège ! On avait osé dire au bon peuple qu’il se faisait rouler dans le PET depuis des années et qu’il pouvait boire l’eau du robinet, accessoirement entre 60 et 600 fois moins chère que l’eau en bouteille et par ailleurs non génératrice de déchets d’emballage et de Co2 lors de son transport …

Ce comportement et cette campagne sont évidemment méprisables, mais n’était-ce pas aussi de la responsabilité de l’agence de ne pas céder à ce brief aux relents d’égoûts ? Même si c’est plus facile à dire qu’à faire, j’ai toujours pensé que conseiller les princes n’était pas toujours les caresser dans le sens du poil… Par ailleurs, le Bureau de Vérification de la Publicité, même s’il a rendu un avis défavorable sur cette campagne, montre une nouvelle fois les limites de son fonctionnement d’auto-régulation.

A force de vouloir trop pousser DéDé dans les toilettes, le consom’acteur français pourrait bien prendre goût au boycott !

* ceci me rappelle que certaines DDASS interdisent d'utiliser la récupération d'eaux pluviales dans les toilettes d’immeubles collectifs au motif qu’on pourrait boire l’eau des toilettes …

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