24 avril 2006

France Télecom lave plus vert

Nombreuses sont les publicités à nous vanter les actions respectueuses de la planète de tel ou tel produit ou de son fabricant. Je ne vois pas obligatoirement d’un mauvais œil que les entreprises qui font des efforts dans le domaine du développement durable communiquent sur leurs bonnes pratiques car leur puissance de communication peut aussi aider à faire changer les comportements. Mais il ne faudrait quand même pas pousser Dédé dans les orties !

Dernier exemple en date à m’avoir choqué, celui de
France Télécom, qui nous explique que grâce à sa technologie on pourra bientôt (ce n’est même pas encore au point !) couper à distance la lumière qu’on a oubliée d’éteindre en partant de chez soi et qu'ainsi on va pouvoir protéger la couche d’ozone ! Non seulement ça fait 20 ans que la domotique sait vous faire démarrer un chauffage à distance via une ligne de téléphone mais franchement je préférerais que France Télecom achète des pages entières en quadri dans des quotidiens nationaux pour nous informer qu’elle alimente tous ses bâtiments et centraux téléphoniques par des panneaux solaires, que tous ses techniciens circulent en véhicules propres ou encore qu’elle réduit la fracture numérique en offrant un accès internet gratuit aux demandeurs d’emploi ! Quand à la protection de la couche d’ozone je pense que France Télecom voulait parler de l’effet de serre … mais on n’est pas à un détail prés.

Dans les manuels de marketing il faudra désormais rajouter à la famille des techniques alternatives telles que l'"ambush marketing " (profiter de la notoriété d’un événement sans avoir payé le prix d’en être le sponsor) la déclinaison du "greenwashing" (se donner une image d’entreprise verte sans vraiment l’être).

05 avril 2006

Agriculture intensive est, sed perseverare diabolicum !

Il est vrai, qu’après la guerre, l’Etat a demandé à nos agriculteurs de nourrir la patrie .... la course au productivisme était lancée. On se retrouve aujourd’hui dans une situation ubuesque : un secteur concentré dans les mains de quelques-uns, de la surproduction (un seul exemple le vin), une activité souvent subventionnée (qui en général profite aux grosses exploitations dont certaines se sont fait une spécialité de la pêche aux subventions), une qualité des produits globalement en baisse, une culture "chimiothérapique" parfois génétiquement modifiée et enfin une pollution des sols record.

Il est sûrement temps de se dire les choses et de réformer cette … industrie (car malheureusement ce l’est souvent devenu).

Revenir à des exploitations à taille humaine, produire des produits répondant à la demande des consommateurs (pas à l’offre des semenciers) en respectant notre terre nourricière : produire mieux (sans pesticides et engrais chimiques, en évitant les variétés grosses consommatrices d’eau par exemple), remettre au goût du jour les principes de base du travail des sols (assolement, rotation, fertilisation organique, …) et de facto souvent produire moins mais mieux.

Economiquement la production de qualité n’est pas un non sens : la conjonction de la vente un peu plus cher des produits et de la baisse de certains des coûts de production (engrais, pesticides,… ) peut compenser les baisses de rendement. Les subventions peuvent alors jouer leur rôle d'aide et d'incitation à la mutation des productions.

Se remettre en question n’est jamais chose facile, mais j’aimerais tant m’esbaudire des changements des pratiques de mes concitoyens paysans (et j’emploie ce mot à son sens noble) comme je le fais des expériences d’agriculture bio et équitable de leurs alter egos du Sud de la planète.

Place à une agriculture durable, tout simplement.

01 avril 2006

Il faut positiver !

Non, ce n'est pas un poisson, aujourd’hui on sait construire des bâtiments qui consomment très peu d’énergie et rejettent peu de CO2. On rappellera deux des labels énergétiques les plus avancés, tout d’abord la maison MINERGIE (suisse) à 42kwh/m2/an et la PASSIVHAUS (maison passive allemande) à 15kwh/m2/an. Pour éclairer ces chiffres rappelons ici que de nombreux anciens bâtiments consomment aujourd’hui tranquillement 300 kwh/m2/an !!

Séduit par les expériences de BedZed en Angleterre, la Chine vient de décider la constuction de la première éco-ville du monde, à proximité de Shangaï : le quartier de Dongtan devrait être auto-suffisant en énergie avec des habitations pour 50 000 personnes dès 2010 !

Mais la construction du neuf reste marginale en Europe, c’est pourquoi la rénovation des logements anciens est une mine de réductions de consommation d’énergie et d’émission de CO2. Bel exemple s'il en est de la réhabilitation du goupe Henri Wallon près de Grenoble. L’Opac 38 a réussi la prouesse, avec l’appui du cabinet d’architecte Jauré, de réhabiliter plus de 300 logements sociaux avec un cahier des charges exigeant (22 000 € seulement par logement) et des résultats intéressants comme la réduction de la consommation d’énergie de 300 à 130 kwh/an/m2.

Cette rénovation comprend notamment une sur-isolation extérieure, l’extension et la fermeture des balcons (ce qui revient de fait à créer une pièce à vivre supplémentaire), la production d’une partie de l’eau chaude par 450 m2 de panneaux solaires, des fenêtres intelligentes, … sans parler de l’esthétisme du bâtiment qui change de tout au tout. Cette réduction de coût en énergie (-35 % sur le chauffage et l’eau chaude) a de facto un impact important sur le couple « loyer + charges » qui s’inscrit naturellement dans la mission de l’OPAC….

Comme quoi, quand on veut, on peut !