19 décembre 2009

En 2010, revenons à l’essentiel !

La réflexion sur notre société, ses enjeux, demande parfois de se mettre à nu ; alors au-delà des mots, une photo peut symboliser cette redécouverte ou cette aspiration à l’essentiel, cette quête de sens …

N’allez pas voir dans cette mise en scène une apologie de l’écologie profonde qui n’est pas ma tasse de thé ; par contre vous pourrez y voir un clin d’œil à ma nouvelle et complémentaire activité de Maître-Composteur qui se retrouve ici nu comme un (ses) ver(s).

Comment se retrouve-t-on pratiquement à poils dans un tas de feuilles, vous demandez-vous peut-être ? On doit ce cliché "non libre de droits" à Anne-Lore Mesnage, photographe engagée dont je partage la vision sur le développement durable qui a su me convaincre de poser pour une série de portraits mis en scène (habillés ndlr) dont ce «nu» fut la récréation et le clap de fin. Comme je suis resté très joueur, je me suis dit que ce pourrait être une belle illustration du fameux «durable et … désirable» !!

Très bonne année essentielle !

06 novembre 2009

JJ sur rfi pour parler DD





Ce samedi 7 novembre 2009 j'étais l'invité de Cédric Kalonji, animateur de la chronique Mondoblog de l'émission L’atelier des médias présentée par Anne-Laure Marie sur Radio France Internationale. A écouter en podcast ici.

Pour aborder le traitement des questions liées au développement durable sur les blogs étaient également invités les blogueurs Marlène Jaulin et Basile Niane.

29 octobre 2009

Lipton m'a TUER !








Nous ne partirons donc pas en Inde .... avec Lipton. Le tirage au sort en a décidé ainsi.

Mon article a du en tous cas beaucoup plaire aux organisateurs du concours qui en ont supprimé le lien ... sur la page des compétiteurs.

Vu sa teneur je ne risquait pas de tomber sous le coup du "billet sponsorisé" qui se développe sur la toile (Libération 27 octobre 2009).

25 septembre 2009

Pour partir en Inde avec JJ, tapez 1







J’avoue, l’engagement de Lipton dans le commerce équitable (qui n’est d’ailleurs pas nommé ainsi), et plus globalement dans le développement durable, me laisse perplexe. Par exemple, je suis de ceux qui trouvent que la certification Rainforest Alliance est trop timorée ou qui pensent que l’agriculture durable mise en avant ne veut pas dire grand-chose tant qu’elle ne s’appuie pas sur un cahier des charges chiffré ….

Mais parce qu’il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis et parce que, comme Saint-Thomas (qui n’existe pas), je ne crois que ce que je vois, lorsque j’ai entendu parler du concours Durabili-thé Challenge, j’ai fait le pari de proposer ma candidature à ce voyage.

Ne comptez pas sur moi pour vous séduire en vous déroulant les éléments publi-promotionnels du kit de l’opération, en vous racontant ma passion pour le thé ou encore en vous sortant le poncif qu’on ne ressort pas indemne d’un voyage dans ce pays.

En Inde, JJ & DD seront vos yeux pour juger de la réali-thé de la Responsabilité Sociétale de Lipton. Bloggueur citoyen, je vous propose d’être votre sens critique pendant cette immersion dans le quotidien des cueilleurs de thé de la marque.

Mais jusqu’où peut aller cette candidature ? J’ai été assez consterné par la lecture du règlement qui stipule que "Seront exclus les bloggueurs dont le contenu du blog et/ou l’article rédigé dans le cadre du jeu Durabili-thé comporte des éléments dénigrants ou négatifs vis-à-vis de la société organisatrice et/ou de ses marques". Suis-je déjà hors concours d’avoir osé questionné l’engagement de Lipton et d’avoir mis en lumière les coulisses de cette opération de relations publiques, néanmoins assumée ("Le jeu consiste pour les participants blogueurs à créer un buzz sur le Durabili-Thé Challenge"), ou comment récupérer du publi-rédactionnel gracieusement chez des bloggueurs influents ? En leur faisant miroiter un voyage … c’est souvent le principe du voyage de presse.

Nous allons ainsi déjà pouvoir juger sur pièce de l’ouverture d’esprit de Lipton.

Alors oui, il faut sauver le bloggueur JJ en votant et cliquant ici, même si, dixit le règlement, c’est le tirage au sort qui in fine décidera des internautes (vous ?) et des bloggueurs (moi ?) qui partiront pour Bharati.

24 septembre 2009

"Je ne suis pas né écologiste", moi non plus !

Je m’étais assoupi devant Home, assommé par l’enchainement interminable des images "vues du ciel" bien trop loin de la réalité, endormi par son commentaire aseptisé.

Le Syndrôme du Titanic* m’a au contraire réveillé comme il va réveiller les consciences. Ce film réussit la gageure d’être politique tout en étant poétique …mais surtout humain. Le Titanic a repéché les hommes qui manquaient tant à Home ;-)

Certes la photo de ce film est aussi exceptionnelle ("graphique mais pas esthétisant" dit le co-réalisateur) mais elle n’est jamais une fin … au tableau idylique des beautés de notre monde, l’artiste vient y rajouter en contrepoint le son du réel, les conséquences désastreuses de nos excès et la souffrance induite des hommes.

Le film est riche de ses nombreux thèmes abordés : l’alimentation, la mondialisation, la voiture, la pauvreté, l’uniformisation culturelle, l’énergie, la société de consommation, … Que dire en voyant les images de ces personnes dormant dehors dans le froid de la nuit attendant ... pour être les premiers à devenir les possesseurs de l’IPhone 3G ?... que j’ai eu envie de pleurer en réalisant à quel point le modèle imposé à mes enfants était celui du "posséder pour exister".

La grandeur du propos est qu’aux problèmes soulevés il n’est pas proposé ici de solution "technique". La réponse est bien dans nos têtes, il nous faut repenser notre civilisation et le système et tant que nous n’aurons pas fait ce chemin, toute la peinture verte du monde ne suffira à rien si ce n’est à cacher notre impasse. "L'homme est grand sous la contrainte, immense quand il est humble."

J’en suis convaincu depuis déjà un certain temps, Mr Hulot est un décroissant** ! Il est dans ce cheminement intellectuel. C’est bien de sa bouche qu’on entend ces mots : «notre système économique est le problème», «peut-on prospérer sans croître», «décroissance sélective» ou encore «la sobriété heureuse» chère à Pierre Rabhi.

"Je ne suis pas né écologiste....." dit-il plein d’humilité. Il assume "se désintoxiquer" petit à petit de cette "utopie matérialiste". Moi aussi, je me soigne !

* au cinéma le 7 octobre prochain
** lire le passionnant Petit traité de la décroissance sereine de Serge Latouche
nb : tous les propos entre parenthèses sont des citations du film

21 septembre 2009

Mieux que George Clooney, JJ votre "Doc du Dimanche" sur France 5

Pour un documentaire sur les déchets intitulé "Des poubelles en or", France 5 m'a suivi dans mes pérégrinations d'éco-citoyen. Ainsi, vous découvrirez "JJ nettoie une rivière", "JJ fait ses courses à la Biocoop" et "JJ fait son compost". Une séquence à visionner dans le "Doc du Dimanche" du 27 septembre à 16h37 et 20h35.

Rediffusion : jeudi 01 Octobre à 16h30 et lundi 05 Octobre à 10h15.

15 septembre 2009

JJ fait salon





J'aurai le plaisir d'animer la conférence intitulée "Le greenwashing, qu’est ce que c’est ? " le vendredi 25 septembre à l'occasion de la première édition du Salon Planète Mode d'Emploi . Avec Anne Chanon (ARPP), Benjamin Enault (Utopies) et Hugues Carlier (Des Enjeux & des Hommes). Salle Ushuaïa Bio 15:30 - 16:45.

24 août 2009

Bouthan-train

Qui n’a pas un jour écouté Patrick Viveret ne connaît pas son Bonheur Intérieur Brut, mesure du niveau de bonheur des habitants du royaume du Bhoutan.

Quand* on demande au conseiller à la Cour des Comptes et auteur du rapport Reconsidérer la Richesse quels sont les indicateurs de bien-être qui pourraient se substituer au PIB, qui définitivement ne mesure qu’une richesse accumulatrice de biens, ce dernier vous en propose deux : le rire et le sourire.

Alors, vive le jour où on ira au DAB (Droit Au Bonheur) tirer 100 rires et 10 sourires, et le jour où on ira faire le plein de sens et non d’essence.

Que cette réponse puisse inspirer la commission Stiglitz qui peine à proposer un indicateur alternatif et qui n'a pour l'heure accouchée que d'une souris(-moi) de pré-rapport très controversé.

* Assises Nationales du Développement Durable – Sept 2008 à Lyon

13 août 2009

De la bonne beuh !

Révolutionnaire ! On vient de découvrir que les vaches pouvaient se nourrir …. d’herbe.

Ces derniéres années le documentaire a repris ses lettres de noblesse et se permet même d’être diffusé dans les salles obscures. La thématique environnementale inspire : si Home et Une vérité qui dérange sont les navires amiraux de cette armada de la pédagogie cinématographique, on trouve à leurs côtés une flotille nombreuse tout aussi intéressante comme Le Cauchemar de Darwin, We Feed the world, Nos enfants nous accuseront, la 11ème Heure, Nous resterons sur Terre, ... jusqu’à dernièrement un film beaucoup moins médiatisé et simplement baptisé Herbe (disponible le 8 septembre en DVD).

N’attendez pas de cet opus une ode à la ganja mais bien une déclaration d’amour à l’herbe et au trèfle qui poussent dans le pâturage. Incroyable, cette drogue douce est capable de remplacer soja importé et maïs fourrage subventionné ! Ce road-movie paysan présente deux exploitations laitières menées pour l'une en agriculture autonome et durable "à l'herbe" et pour l'autre en production industrielle et productiviste. L’un des temps fort du documentaire tient dans le récit d'un agriculteur expliquant qu’il n’a pas dormi de la nuit après avoir appris qu’un de ses collègues, qui ne donne à manger que de l’herbe à ses vaches, gagnait quatre fois plus que lui tout en produisant deux fois moins. On retiendra aussi de ces images celles de la sérennité de l'un et le stress du rendement et de la rentabilité de l'autre ...

A l’heure de la surproduction laitière, de la crise de cette filière et à la veille de la réforme de la Politique Agricole Commune, les responsables gouvernementaux et syndicaux seraient bien avisés de visionner ces témoignages qui démontrent qu’on peut produire autrement jusqu’à parfois produire moins pour vivre mieux.

12 juillet 2009

J’ai enfin OSE !

Combien de fois n’ai-je pas vanté, dans mes formations, le charme pédagogique du «nettoyage de rivière» pour sensibiliser des publics à l’environnement … mais en fait je ne l’avais jamais expérimenté moi-même ! Alors ce dimanche, je me suis jeté à l’eau !

Oser est un bien grand mot car en fait je piaffais d’impatience. Mais il s’agit bien d’OSEr car si je faisais la promotion de cette action de solidarité écologique, c’est que je connaissais déjà et appréciais, sur le papier, la démarche de l’association OSE (Organe de Sauvetage Écologique) et de son Président Edouard Feinstein.

C’est donc sur les berges de la Marne … que nous nous retrouvâmes ce matin plein d’entrain devant … une décharge sauvage les pieds dans l’eau : sur 100 mètres dans un no man’s land sous une pile d’autoroute sont déversés régulièrement par de sympathiques citoyens des encombrants, des gravas, des déchets verts, des détritus divers et variés...

Après avoir revêtu cuissardes et gants, c’est de l’huile de coude qu’il nous fallut pour remplir 2 bennes que l’association avait fait installer."Qu’est-ce qu’on a changé comme moquette dans la région ces temps derniers" me suis-je dit en sortant de la rivière des mètres et des mètres de ce revêtement de sol. Dans les perles du jour récupérées on notera un coffre-fort, une valise à roulettes, divers fûts métalliques, un canapé sans oublier un soutien-gorge qui a détendu l’atmosphère à l’image de l'exubérance des Roms qui formaient la moitié du contingent des volontaires du jour.

Même si la matinée n’a pas totalement permis de venir à bout du volume important, cette berge est aujourd’hui moins polluée. Mais pour que cette action citoyenne ne soit pas un tonneau des Danaïdes il faudra que chacun prenne enfin ses responsabilités : pour éviter les dépôts sauvages l’accès à cette berge doit être condamné, la déchetterie située à deux pas doit se donner de larges horaires d'ouverture (y compris l’hiver) et accueillir aussi (ici ou dans un autre lieu) les déchets des professionnels qui eux-mêmes doivent apprendre à payer le coût de leur évacuation plutôt que de le faire supporter à la société.

Qui a OSE, OSEra !

06 juillet 2009

Cachez ce saucisson que je ne saurais voir...

Le chant des cigales qui berçait ma sieste estivale avait petit à petit été remplacé par le vrombissement d’un aéronef qui faisait flotter dans le ciel de Provence … un saucisson !

Aux lendemains des moult Grenelles et à la veille de la conférence de Copenhague on est en droit de s’interroger sur l’incongruosité de ce type de média publicitaire.

Tout d’abord bien évidemment parcequ’il dilapide des ressources fossiles à l’usage exclusif de la mobilité d’un stimuli commercial. Mais au-delà de ces impacts environnementaux évidents l’intrusivité de cet affichage pose question. De quel droit Cochonou vient-il troubler mes songes d’une après-midi d’été à un endroit que j’ai spécifiquement choisi pour avoir comme horizon l’infini de l’azur ?

Pendant les vacances, la cible publicitaire a l’outrecuidance de se soustraire à la couverture média habituelle. Mais c’est sans compter sur les stratèges de la propagande consumériste qui lancent la chasse et programment alors un bombardement de la plage où se sont retranchés ses prospects. Le célèbre «Si tu ne vas pas à Lagardère, Lagardère ira a toi !» est ainsi à nouveau d’actualité !

On peut comprendre pourquoi à la «liberté d’expression» d’aucuns opposent aujourd’hui la «liberté de réception» d’un message publicitaire auquel on ne peut se soustraire …

06 mai 2009

Famous Humus













Ca fait beaucoup sou-rire ma femme de savoir que je suis médiatisé pour mon initative de compost collectif parisien. J'ai quand même l'impression d'avoir plus réussi ma vie en ayant installé à 44 ans ces 5 bacs à compost que si j'avais enfin acquis une Rolex à 50 !

Ainsi donc à découvrir dans le numéro 45 de mai 2009 de la revue Consom'action des biocoops un joli portrait écrit par sa rédactrice en chef Pascale Solana ainsi qu'un article de Jeanne Beutter (Reporters d'Espoirs) à paraître dans le numéro 373 de Fémina Hebdo en supplément du JDD du 7 juin 2009.

Fort de cette expérience bénévole et de celle de mon activité professionelle de consultant-formateur en développement durable, j'ai décidé de compléter mon offre de services en proposant dorénavant aux collectivités, bailleurs et syndics, une "prestation" d'accompagnement de mise en place de cette gestion locale de traitement des déchets organiques. C'est ma CompoSt'ory ! Plus d'infos ici.
Chemise de chez Idéo, Portrait de Laure Maud - Green is beautiful

11 mars 2009

Semaine du Développement Durable : Le bilan DD de JJ

Pour la quatrième année consécutive je vais dresser ici, à l’occasion de la Semaine du Développement Durable (du 1er au 7 avril 2009), le panorama des nouveaux changements personnels que j’ai mis en œuvre pendant l’année écoulée. Certains pourront penser que JJ est déjà fort avancé quand d’autres trouveront qu’il lui reste du chemin à parcourir … et les deux auront raison mais on aura une vue plus précise de la globalité et de l’évolution de ce voyage en consultant aussi les bilans des années précédentes (Le Bilan DD de JJ 2005/2006 , Mon Almanach Vert-Mots 2006/2007 et Chez JJ, la semaine du DD c'est toute l'année 2007/2008).

La compost'ory de JJ

C’est sûrement le projet personnel dont je suis le plus fier. Depuis juin dernier, j’ai enfin mis en place en plein Paris une opération de compost d’immeuble dans ma résidence. Ce sont aujourd’hui 45 familles qui détournent leurs déchets organiques des poubelles traditionnelles et viennent vider régulièrement leur bio-seau dans 4 composteurs de 600 litres installés dans un espace vert de la résidence. Le premier compost arrive à maturité ces jours-ci et sera utilisé comme amendement pour faire pousser quelques fleurs et légumes avant d'envisager la mise en place d’un véritable jardin collectif.

Les dessous bio de JJ

JJ a adopté cette année des (slips) kangourous en coton bio de chez American Apparel. Il a complété sa collection de chaussettes en fil recyclé made by Muji. Ses Véja commençant à prendre l’eau, JJ s’est payé une paire d’El Naturista , marque espagnole écologique. Pour le reste de sa garde-robe, JJ fait durer ou s’abstient car l’offre en coton bio est toujours bien pauvre pour les hommes, impossible ou presque de trouver par exemple une veste un peu habillée …

JJ (s’) investit

Oserais-je vous dire la frénésie digne d’une fashionista quand j’ai rédigé mon chèque de souscription d’une part de la foncière Terre de Liens qui achète des terres pour les mettre à disposition d’agriculteurs biologiques ! Au-delà des modestes dons que je peux faire comme nombreux aux associations que je soutiens (dernièrement à BIOconsom’acteurs et au micro-crédit du projet "chèvres" de Pacha ), je crois peut-être encore plus en la valeur de l’action fut-elle simple comme celle des moments de convivialité que j’aime organiser à l’instar de cette première édition d’une animation de Noël dans mon immeuble avec orgue de barbarie et vin chaud ...bio, ce qui a créé du lien.

JJ le négawatt

Quand certaines achetait des pulls avec les économies réalisées sur leur lessive, JJ a profité des siennes en matière de consommation électrique (-40 % par rapport à il y a 3 ans soit – 150 € d’économies par an) pour changer son frigo vieux de 20 ans pour un modèle A+ (le frigo étant l’un des plus gros postes de consommation électrique dans un logement). JJ attend fébrilement sa prochaine facture annuelle pour voir s’il a encore créé non pas du PIB mais des Négawatts . Précision aux esprits chagrins : JJ ne vit pas en ermite dans une caverne mais dans un appartement parisien pas plus qu'il ne vit dans le noir ou ne s’éclaire à la bougie.

JJ mange pour vivre et non l’inverse

Il y a 4 ans les produits biologiques que j’achetais se résumaient au lait et aux œufs, aujourd’hui 75 % de mes achats alimentaires sont labellisés AB. Dans ce domaine, l’offre crée la demande et l’ouverture d’une Biocoop à 300 m de mon domicile a favorisé cette montée en puissance d’autant que dans le même temps les lectures ont fini de me convaincre que "Nous sommes ce que nous mangeons". Je ne suis pas (encore …) végétarien mais quand j’achète de la viande j'ai bien en tête le célèbre schéma des Gae à Effets de Serre dans mon assiette de Jean-Marc Jancovici et je réoriente mes choix en privilégiant par exemple la volaille et le porc. Au grand étonnement de mon poissonnier du marché je ne manque pas, de même, de sortir régulièrement mon guide des poissons en voie de disparition pour sélectionner ma pêche du jour.

JJ Holidays

Cet été la moitié de JJ avait donné comme impératif de vacances estivales d’aller au soleil. Celui de JJ était de minimiser l’empreinte écologique de son déplacement. Ayant apprécié il y a quelques années une semaine en roulotte, le compromis fut donc l’occasion de tester une randonnée avec des ânes batés dans la Montagne Noire du Sud-Ouest que nous avons rejoint en train. C’est aussi en chemin de fer que nous avons visité Rome en ce début d’année, un train de nuit pour l’Italie c’est déjà la Dolce Vita !

La pédago JJ

Un peu comme un papa qui achète un train électrique à son fils alors que c’est pour son propre plus grand plaisir … j’ai emmené mon fiston visiter l’usine de tri et d’incinération du Syctom à Evry. Je m’en suis nourri pour intervenir dans la classe de ma fille pour une formation sur le recyclage et j’ai commandé pour tous les élèves de son école primaire des kits de récupération de piles. Enfin lors de la kermesse j’ai fait venir l’Espace Info Energie du 12ème arrondissement pour animer un jeu de l’oie sur les éco-gestes.

Parce que je suis aussi convaincu qu’on peut mieux comprendre et apprendre en s’amusant j’ai emmené mes petits lous assister à de nombreux films et spectacles tels que Mia et le Migou, Bouille et les taréfoufous , Magic lance son S-EAUX-S , Miss’Terre, Les amis de la débrouille chez cousin crad’eau, … Il faut saluer l’implication et la programmation de qualité de Nature & Découvertes dans ce rôle de pédagogie ludique.

A l’année prochaine pour un nouveau bilan ?

09 mars 2009

Au secours la morale revient !

Combien de fois n’ai-je pas entendu le fameux «mais c’est un retour à la morale !», «halte à la censure !», ... en exposant les principes de la communication responsable aux communicants et publicitaires que je forme.

Mais qu’est-ce que la morale si ce n’est les limites que se donnent collectivement les hommes à une époque donnée sur un sujet donné ? Pendant longtemps ces règles ont souvent été fixées arbitrairement par l’aristocratie ou la religion et ses représentants. Cette pensée n’était ni démocratique ni issue d'une réflexion collective mais imposée, elle en devenait "la faiblesse du cerveau" (Rimbaud). La transgression de cette morale était alors une respiration, un bol de liberté.

Mais aujourd’hui il n’est plus question de bien et de mal au sens judéo-chrétien, nos valeurs sont citoyennes et sociétales. Voilà pourquoi peut-être s'affranchir de cette morale, y compris dans la publicité, n’est plus politiquement correct. Politiquement au sens éthymologique de "qui a trait aux affaires de la cité", car on se moque alors d’une règle implicite qui émane de l’intelligence collective des multiples parties prenantes.

Cette nouvelle morale sociétale est extrèmement puissante. Elle a force de loi bien avant sa traduction en texte réglementaire. Les mutations actuelles de la régulation de la publicité et l'émergence des nouveaux principes de la communication responsable en sont une belle illustration.

24 janvier 2009

Panpan cucul

Les enfants bravent souvent l’interdit jusqu’à ce qu’une petite claque (oui ,je sais, c’est pas bien de frapper les enfants) leur montre la limite à ne pas dépasser. Le publicitaire, c’est bien connu, est un grand enfant. C’est positif quand cela lui donne fraîcheur et candeur, ça l’est moins quand il utilise cette créativité pour contourner la loi.

Prenons le cas de la publicité pour les voitures qui nous ont été présentées pendant longtemps roulant en pleine nature. Les «créas» ont commencé par s’exonérer de la contrainte réglementaire (ndlr : il est interdit de représenter un véhicule en dehors des voies autorisées) en apposant un chaste «tourné à l’étranger» - sous-entendu c’est plus responsable d’aller bousiller la nature des autres …. La manœuvre devenant éculée (sans N), le nouvel artifice a été de ne mettre personne au volant … ben voyons, la voiture s’appelle Immaculée Conception et elle est arrivée toute seule au pied de cette cascade idyllique comme le Petit Jésus, bouh la vilaine !

Le développement durable est devenu tellement tendance qu’il est très tentant pour les communicants d’invoquer un argument écologique même si la réalité est toute autre(augmentation + 300 % des messages utilisant ce levier entre 2006 et 2007).

Même si la réglementation existe, les entreprises sont joueuses et prennent le risque d’être interpellées à posteriori, à défaut d’être sanctionnées. Parfois les entreprises pensent que la fessée sera évitée si le mensonge est «petit». Elles vont ainsi jouer sur les mots, leur ambiguïté, leur double sens et Dieu (qui n’existe pas) sait que la langue française en est riche ! Mais en matière de communication, que le mensonge soit petit ou gros les publicitaires devraient savoir que c’est irresponsable "sinon tu trompes la confiance que tes parents ils ont mis à l'intérieur de toi..." et accessoirement la confiance du consommateur et du citoyen.

C’est ainsi qu’avec un aplomb éhonté le géant du nucléaire Aréva avait choisi dernièrement pour signature «L’énergie au sens propre» ! Sous la pression «sociétale» elle vient de s’engager à suspendre de façon provisoire (renoncer aurait été trop demander ?) son utilisation après néanmoins l’avoir utilisée dans des centaines de milliers d’euros de plan media. Mais ce garnement doit aimer la flagellation : c’est en effet un récidiviste qui avait déjà brillé par son célèbre «Nos énergies ont de l’avenir, un avenir sans CO2» qui lui avait d’ailleurs valu en fin d’année d’obtenir le Prix Pinnochio !

21 janvier 2009

Consubstantiel, toi-même !

Question pour un champion (du greenwashing ?) : "Le développement durable est consubstantiel de l’ADN de mon entreprise" …. Mais de quelle entreprise parlait donc ce directeur de la communication lors de la présentation du rapport d’étape de l’Union des Annonceurs, un an après le lancement de la Charte de la Communication Responsable de ce syndicat professionnel ? Réfléchissons un peu … sûrement d’un très bon élève du DD, un pionnier du bio ou du commerce équitable, un entrepreneur des énergies renouvelables, une coopérative exemplaire de l’économie sociale et solidaire, … Non, de Procter & Gamble, tout simplement !

Crier sa vertitude si fortement quand on est encore si jeune dans sa conduite du changement c’est dénigrer les entreprises pionnières qui ont véritablement pensé ou repensé leur projet d’entreprise par le filtre du développement durable. Avoir lancé une lessive à froid (Ariel Actif à froid) ne doit pas donner ce type d’ailes d’autant que concernant ce produit c’est oublier les impacts non négligeables de ses composants chimiques et que cette initiative sur un seul produit lessiviel cache une forêt de multiples produits dont l’ADN est tout sauf écologique. Pourtant le marché des produits d’entretien et des lessives compte aujourd'hui des acteurs réellement engagés qui se donnent des cahiers des charges drastiques sur toute leur gamme (Ecover, Etamine du Lys, Sonett, ….)

Alors, même si cette charte et ses premières bonnes pratiques associées sont une très bonne chose, il lui manque sûrement un engagement sur la façon dont on parle de son éco-responsabilité à l’instar de la déclaration environnementale encadrée par l’ISO 14021. Que diable, un peu de mesure et une pincée d’humilité ! Rappelons-nous que pour communiquer sur son développement durable il faut faire avant de dire. Qui dit faire dit dépasser les mesures cosmétiques pour agir de façon forte sur tous les impacts majeurs de son activité, pas sur l’accessoire. Et l’on sera bien avisé d’attendre d’avoir fait beaucoup pour communiquer un peu sur ce credo comme de proportionner son plan média aux efforts et aux investissements réalisés.

18 janvier 2009

Mouiller la chemise

Voilà, je viens de terminer une nouvelle journée de formation, une sensibilisation au développement durable et à ses enjeux, et comme à l’habitude, je suis vanné. L’age peut-être ? Ca fait rigoler ma femme quand j’ose parler de cet épuisement post-formation. «T’as travaillé, quoi !». Elle a raison, c’est manquer de respect aux personnes qui triment 8 heures par jour à l’usine, que de se plaindre ainsi.

Mais il faut quand même sacrément mouiller la chemise pour bien jouer cette pièce. J’ai peut-être l’immodestie de penser que cela s’apparente à un numéro d’acteur. Le public change tous les jours … il réplique le bougre ! … et je ne connais pas son texte ! En permanence, il faut ménager la chèvre et le choux, donner envie tout en étant exigeant, n’oublier personne sur le bord du chemin, savoir répondre aux colles et au paradoxes comme savoir reconnaître parfois ne pas savoir. «Vous faites un numéro d’équilibriste» me disait l’autre jour une cliente qui regardait d’un œil amusé les échanges avec ses salariés.

De temps en temps le découragement pointe, quand on a été moins «bon». Mais le réconfort et la félicité aussi comme quand ce soir un élève vient me voir après le cours et me demande de «continuer comme ça» et s’excuse presque du comportement de ses condisciples. Je le remercie et le rassure, le scepticisme n’est pas propre aux étudiants, dans tout corpus qu’on forme, y compris en entreprise, je retrouve toujours le passionné, l’hyper sceptique, le cynique, …. car ce panel est tout simplement le reflet de la société, ni plus, ni moins.

Et puis, il faut qu’il ait du débat, c’est de ces échanges que chacun se nourrira et se forgera son intime conviction. C’est bien parce qu’il faut répondre à tous ces doutes, parfois ces angoisses que c’est épuisant, mais c’est aussi pour cela que ce challenge sans cesse renouvelé est aussi passionnant. Comme aujourd’hui d’arriver à convaincre Quentin que se lever de son lit pour aller éteindre la veille de sa télé ce n’est ni remettre en question son confort ni le plaisir de la vie, alors imaginez la gageure de vendre le facteur 4 et d’expliquer tout le potentiel de créativité et de plaisir du « ré-imaginer le monde » que peut être le développement durable ...

05 janvier 2009

Le siècle des gens ordinaires

Depuis le Sommet de la Terre de Rio, Transparence et Concertation sont les maîtres mots de la bonne gouvernance de la société, des états comme des entreprises. Cette nouvelle(?) façon de prendre les décisions est favorisée par les capacités des technologies de l’information et notamment du Web 2.0, oh combien participatif.

La société civile, le citoyen, le consom’acteur ont ainsi repris la maîtrise de l’information qui est désormais "partagée" . Ces acteurs reprennent de fait le pouvoir de la démocratie jusqu’à parfois remettre en cause ses filtres, ses médiums, ses experts et ses représentants officiels ou aristocratiques : politiques, journalistes ou intellectuels par exemple. La fracture de jugement constatée sur le sujet de la Constitution Européenne en a été une évidente illustration. Plus récemment, le véritable succès du Grenelle estpeut-être d’avoir redonné toute son importance à ces acteurs de terrain, ces "forces vives".

Un chef indien déclarait que "le 21ème siècle serait celui des gens ordinaires". Celle de la démocratie participative, de la vigie citoyenne, de l’intelligence collective ? …

Cette mise en bouche en guise d’introduction de la table ronde "Vigie citoyenne pour une intelligence collective" que j’animerai au Palais du Commerce à Lyon le lundi 19 janvier prochain à l’occasion des 5èmes Assises Nationales du Développement Durable.