12 juillet 2009

J’ai enfin OSE !

Combien de fois n’ai-je pas vanté, dans mes formations, le charme pédagogique du «nettoyage de rivière» pour sensibiliser des publics à l’environnement … mais en fait je ne l’avais jamais expérimenté moi-même ! Alors ce dimanche, je me suis jeté à l’eau !

Oser est un bien grand mot car en fait je piaffais d’impatience. Mais il s’agit bien d’OSEr car si je faisais la promotion de cette action de solidarité écologique, c’est que je connaissais déjà et appréciais, sur le papier, la démarche de l’association OSE (Organe de Sauvetage Écologique) et de son Président Edouard Feinstein.

C’est donc sur les berges de la Marne … que nous nous retrouvâmes ce matin plein d’entrain devant … une décharge sauvage les pieds dans l’eau : sur 100 mètres dans un no man’s land sous une pile d’autoroute sont déversés régulièrement par de sympathiques citoyens des encombrants, des gravas, des déchets verts, des détritus divers et variés...

Après avoir revêtu cuissardes et gants, c’est de l’huile de coude qu’il nous fallut pour remplir 2 bennes que l’association avait fait installer."Qu’est-ce qu’on a changé comme moquette dans la région ces temps derniers" me suis-je dit en sortant de la rivière des mètres et des mètres de ce revêtement de sol. Dans les perles du jour récupérées on notera un coffre-fort, une valise à roulettes, divers fûts métalliques, un canapé sans oublier un soutien-gorge qui a détendu l’atmosphère à l’image de l'exubérance des Roms qui formaient la moitié du contingent des volontaires du jour.

Même si la matinée n’a pas totalement permis de venir à bout du volume important, cette berge est aujourd’hui moins polluée. Mais pour que cette action citoyenne ne soit pas un tonneau des Danaïdes il faudra que chacun prenne enfin ses responsabilités : pour éviter les dépôts sauvages l’accès à cette berge doit être condamné, la déchetterie située à deux pas doit se donner de larges horaires d'ouverture (y compris l’hiver) et accueillir aussi (ici ou dans un autre lieu) les déchets des professionnels qui eux-mêmes doivent apprendre à payer le coût de leur évacuation plutôt que de le faire supporter à la société.

Qui a OSE, OSEra !

06 juillet 2009

Cachez ce saucisson que je ne saurais voir...

Le chant des cigales qui berçait ma sieste estivale avait petit à petit été remplacé par le vrombissement d’un aéronef qui faisait flotter dans le ciel de Provence … un saucisson !

Aux lendemains des moult Grenelles et à la veille de la conférence de Copenhague on est en droit de s’interroger sur l’incongruosité de ce type de média publicitaire.

Tout d’abord bien évidemment parcequ’il dilapide des ressources fossiles à l’usage exclusif de la mobilité d’un stimuli commercial. Mais au-delà de ces impacts environnementaux évidents l’intrusivité de cet affichage pose question. De quel droit Cochonou vient-il troubler mes songes d’une après-midi d’été à un endroit que j’ai spécifiquement choisi pour avoir comme horizon l’infini de l’azur ?

Pendant les vacances, la cible publicitaire a l’outrecuidance de se soustraire à la couverture média habituelle. Mais c’est sans compter sur les stratèges de la propagande consumériste qui lancent la chasse et programment alors un bombardement de la plage où se sont retranchés ses prospects. Le célèbre «Si tu ne vas pas à Lagardère, Lagardère ira a toi !» est ainsi à nouveau d’actualité !

On peut comprendre pourquoi à la «liberté d’expression» d’aucuns opposent aujourd’hui la «liberté de réception» d’un message publicitaire auquel on ne peut se soustraire …