28 février 2006

Ma maison est en carton

La notion de bâtiment écologique est importante quand on se rappelle que le secteur de la construction est responsable de 25 % des émissions de CO2 et plus de 40 % de l'énergie consommée.

Alors quels sont ces principes de base (qui sont d’ailleurs pour la plupart issus du bon sens et que nos anciens appliquaient déjà il y fort longtemps …) ?

Une construction bien orientée et protégée du vent, peu ou pas d’ouvertures au nord et à l’est, une isolation forte et renforcée au nord, la façade orientée sud largement ouverte et vitrée pour faire rentrer la lumière et capter le rayonnement solaire en hiver, une avancée pour se protéger du rayonnement d’été et… le tour est joué ! Le matériau pourra lui aussi être plus ou moins écologique : le bois certifié est une valeur sûre, la botte de paille est bien plus efficace que dans la fable des 3 petits cochons et le pisé revient à la mode. La récupération d’eau pluviale, le chauffeau solaire et pourquoi pas l’éolienne compléteront la panoplie énergétique de la maison écolo.

En général plus élevé de 5 à 15 %, ce surcoût global sera amorti assez rapidement grâce aux économies générées notamment sur les énergies. On peut bien sûr regretter que ces éco-constructions soient encore trop peu nombreuses pour bénéficier de la courbe d’expérience et des économies d’échelles qui pourraient très vite faire tomber les coûts .. et accessoirement créer de l’emploi.

23 février 2006

Maurice, Dodo et Dédé

Le Dodo, symbole de l’Ile Maurice, était un canard pataud (Raphus cucullatus). Etait, car les colons portugais puis hollandais l’ont chassé pour sa chair et les animaux qu’ils ont introduits (chiens et cochons sauvages) en mangeaient les œufs jusquà … l’extinction de cet oiseau endémique à la fin du 17ème siècle.

D’autres invasions biologiques (plantes et animaux importés volontairement ou non) ont aussi eu raison d'autres espèces indigènes ou endémiques. Devant le risque de menaces de disparition de nombreux végétaux et animaux, l’Ile Maurice s’est lancé dans différents programmes pour faire reprendre ses droits à la bio-diversité originelle : Réserves Naturelles, Parc National, Mauritian Wildlife Foundation, pépinières ou élevages en captivité d’espèces menacées en vue de réintroduction, arrachage de plantes exotiques envahissantes, …

Les colons ont aussi largement contribué à la déforestation et il ne reste aujourd’hui qu’1 % de la forêt primaire …

Gageons maintenant que le tourisme, l’une des premières ressources du pays, ne soit pas une arme à double tranchant…

Au fait saviez-vous que l’Ile Maurice fut l’un des premiers signataires des accords de Rio ?

19 février 2006

La position du missionnaire

58,5% des Français ont déjà entendu parler de Développement Durable …mais seuls 16% d'entre eux savent réellement ce qu'il signifie (Sondage Louis Harris, juin 2005).

C’est pour répondre aux 84 % que j’ai créé ce blog. Je me positionne donc en quelque sorte comme un missionnaire ;-) agnostique. Ma «mission» (à prononcer à la Stallone) : expliquer simplement les enjeux du développement durable et démontrer de façon concrète qu'il est possible d'agir au quotidien. Le parti pris est d'être grand public, pédagogique sans être trop pointu, tout en restant critique ...

"Aucun problème ne peut être résolu sans changer le niveau de conscience qui l'a engendré." Albert Einstein.

« La position du Missionnaire » me fait aussi penser à un article de la revue La Décroissance qui m’a fait beaucoup rire (l’article pas la revue) : on y expliquait une méthode contraceptive masculine consistant à faire baisser la température des spermatozoïdes en maintenant ses bourses bien au chaud grâce à une petite ficelle !! Ca, c’est de la décroissance à coup sûr !

10 février 2006

Un Indien dans la ville

Il était venu sans sa coiffure de plumes mais le chef de la tribu amazonienne Satere Mawe ne m’en avait pas moins imposé le respect ! Il y a quelques mois, il était en France et racontait ce qu’était pour lui le «commerco justo» (ndlr commerce équitable en portugais). Cette tribu brésilienne produit le Guarana, une poudre dynamisante que l’on trouve notamment dans certaines boissons gazeuses et autres boissons énergétiques.

Face à la demande croissante de ce produit les grandes compagnies en avaient favorisé la culture extensive, faisant baisser les cours à des niveaux non viables pour les petits producteurs … à l’instar du café. Aujourd’hui les Satere Mawe font partie d’un programme qui a fait le choix de cultiver cette plante qualitativement : cueillette du fruit, extraction du noyau et torréfaction lente. Il ne reste plus qu’à le râper pour qu’il devienne la divine poudre re-compactée enfin en petit barreau. Cette plante mythologique, les indiens la boivent eux aussi notamment avant de prendre toute décision importante pour la tribu.

Cette expérience du commerce équitable est exemplaire a plus d’un titre. Tout d’abord cette «nouvelle économie» leur a redonné une autonomie financière (leur guarana est vendu 20 fois plus cher) car ils ne vivaient plus que des subsides de l’Etat qui les préférait asservis ... ; la coopérative permet aussi de doter la tribu de quelques infrastructures (école) et services (ramassage des déchets) mais aussi d’envoyer certains de ses enfants faire des études supérieures. Les Satere Mawe complètent leurs revenus avec de l’artisanat comme la fabrication de bijoux.

Elle a en outre des implications en terme de bio-diversité : cette culture est un frein à la déforestation, les indiens entretiennent leur forêt, replantent le guarana et vont même jusqu’à installer des ruches pour favoriser la pollinisation des fleurs.

Les Satere Mawe semblent avoir ainsi trouvé un compromis : vivre sur et de leur terre en respectant leur culture tout en s’ouvrant au monde.