C'est immédiatement la chanson de Dutronc qui raisonnât à mes oreilles "De grâce, de grâce, Monsieur le promoteur, ne coupez mes fleurs". J'étais en fait arrivé sur le théâtre historique de l'horticulture montreuilloise dont ne subsiste aujourd'hui (miraculeusement) qu'une trentaine d'hectares sur les 500 qu'a pu occuper cette activité au 19ème siècle.
Mais il est ici aussi question de pêches, le mot est laché !. J'étais bien dans le célèbre quartier des Murs à Pêches (MAP) qui justifie son nom par les murs construits par centaines dès le 17ème siécle , non pas pour séparer parcelles et jardins, mais pour permettre la culture de la pêche dont l'arbre était palissé à la toile. Ces murs constitués notamment de plâtre avaient ainsi la capacité d'accumuler la châleur pour la restituer notamment la nuit. Et la noblesse pouvait ainsi se délecter de la Téton de Vénus, de la Grosse Mignonne, autant de variétés qui ont fait la réputation de ces clos à pêches.
Aujourd'hui, l'association éponyme tente depuis 1994 de sauvegarder et promouvoir ce patrimoine historique et écologique. Des parcelles sont entretenues par ses adhérents, des ateliers pédagogiques sont organisés pour les écoles et enfin des ballades commentées sont proposées au public dont j'étais en ce dimanche. Au delà de son leitmotiv et de parfois son combat (elle a réussi à faire classer 8.5 des 37 hectares qui aiguisent l'appétit des bétonneurs) l'Association des Murs à Pêches est aussi un acteur de l'économie sociale et solidaire. Elle conduit pour la seconde année un chantier d'insertion en formant des jardiniers paysagistes et organise chaque été un chantier de reconstruction des MAP avec des bénévoles de tous pays.
Une belle illustration de ce que peut être concrètement le développement durable, une initiative qui donne la pêche tout simplement !
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