La sensibilisation au développement durable passe nécessairement par la transmission et donc l’assimilation de données, de faits et chiffres, qui vont petit à petit permettre une prise de conscience.
Dans cet apprentissage il faut au préalable, selon Pierre Radanne (ancien directeur de l’Ademe et dorénavant expert indépendant), «dimensionner le problème», car en effet «apprendre à compter libère». Dans le cas du réchauffement climatique et des émissions de gaz à effets de serre, il va nous falloir apprendre à compter en dioxyde de carbone (Co2) ou en Tonne Equivalent Pétrole (tep). Apprendre par exemple qu’un an de chauffage d’un appartement c’est 1 tonne de Co2, qu’un ménage moyen français représente 15,5 tonnes de Co2 par an. Au-delà des valeurs absolues, ce sont souvent les valeurs relatives qui parlent : faire ses courses dans un supermarché de proximité c’est 60 fois moins de pétrole et d'émissions de Co2 que d’aller les faire en voiture à l’hypermarché en périphérie urbaine (4 kep – 12,6 kg de Co2 vs 251 kep – 773 kg de Co2).
Il viendra le temps où comme pour les étiquettes «énergie» de l’électro-ménager chaque produit aura son étiquette «carbone», c'est déjà le cas depuis mai 2006 pour les voitures. Certains imaginent une carte Co2 de laquelle seraient débitées les équivalences en Co2 de toutes nos consommations de la vie courante, et comme avec une carte bleue, il n’y aurait pas de découvert autorisé au-delà d’un quota qui nous serait attribué …
Avez-vous remarqué qu’on retient d’autant mieux ces chiffres, ou du moins leur ordre de grandeur, qu’ils sont surprenants ... comme celui des 5 500 milliards d’euros que coûterait à notre économie notre non prise en compte du problème du réchauffement climatique. On accepte par ailleurs d’autant mieux ces chiffres, fussent-ils déroutants, qu’ils nous sont donnés par des «autorités» rassurantes (personnalités qualifiées, experts, ONG et même parfois célébrités comme l’ex futur président des Etats-Unis !).
L’avantage de ces équations, c’est qu'elles se suffisent souvent à elles-mêmes, elles nous rendent intelligents car elles nous font déduire de façon intuitive et évidente la réponse à l’enjeu, c’est donc nous et nous seuls qui arrivons à la conclusion, à la prise de conscience et ainsi le passage à l’acte, le changement de comportement en est facilité. Un exemple personnel : j’ai été éduqué à manger de la viande à tous les repas, et bien j’en mange naturellement moins et sans effort depuis que résonne dans mon esprit les calculs du type «200 g de veau est équivalent à 50 Km en voiture en bilan carbone» ou encore «1kg de bœuf c’est 15 000 litres d’eau» …
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