Dans le grand défi de l’économie des ressources et des matières premières, la ré-utilisation est un élément clé. J’ai poussé cet été les portes d’une "casse" auto … et j’ai été ébloui.
Qui va à la casse trouve sa pièce
Ebloui par l’évidence de ce temple de la pièce détachée d’occasion, ébloui par son potentiel. Ebloui aussi par son organisation simple et efficace comme celle des nouvelles déchetteries.
Certes, la directive européenne VHU impose le recyclage des Véhicules Hors d’Usage qui se traduit en général par la dépollution, le broyage et la valorisation des différentes matières composant les véhicules mis au rebut et notamment sa carcasse.
Mais je veux parler ici de la réutilisation directe de composants manufacturés encore en état, et ils sont nombreux, ce qui peut économiser de la matière bien évidemment mais aussi l’énergie de la fabrication comme du transport du produit fini. Ce gisement permet aussi la réparation de modèles dont les pièces détachées ne sont plus produites, sans parler de l’intérêt financier qui peut renverser l'arbitrage du choix de la réparation.
J’entends déjà les esprits chagrins et protectionnistes des constructeurs me rappeler que ces derniers sont garants de la sécurité des pièces détachées ; je réponds que le «casseur» ne doit pas être qu’un «ferrailleur» et qu’il doit être à même, selon des conditions peut-être à définir et sûrement à l’exclusion de pièces sensibles, de faire ce commerce de ré-emploi. Certaines pièces de réemploi sont de toutes façons désormais autorisées officiellement en réparation-collision dans la nouvelle procédure VE (Véhicules Endommagées) de Juin 2009. L'assureur militant la Maïf va participer en septembre et pour un an à un test sur l'utilisation de pièces de réemploi dans son réseau de réparateurs agréés en Poitou-Charentes. Les constructeurs pourraient d’ailleurs aussi eux-mêmes organiser cette nouvelle économie à l’instar de Volkswagen qui a lancé il y a plus de 60 ans dans son usine de Kassel le programme «Genuine Exchange Parts» qui consiste à réparer/restaurer des pièces moteur revendue 50 % moins cher que les neuves.
Le casse du siècle ? ...
nb : article complété le 21/8/2010
2 commentaires:
C'est évidemment la première méthode de recyclage, mais elle pose de multiples problèmes :
- Le système ne fonctionne généralement pas en réseau, donc pose des difficultés d'industrialisation et d'optimisation,
- Le système est facilité par le partage des pièces par différents modèles de voiture, ce qui n'est pas le cas actuellement du fait d'une volonté des industries automobiles pour combattre cette réutilisation,
- Le système ne fonctionne qu'en produisant des pièces à bas coûts, ce qui signifie des coûts réduits pour le démantellement des voitures, et donc généralement une pollution assez importante générée sur les sols qui les accueillent,
- Le système facilite le rallongement de la durée de vie des voitures en circulation, ce qui pose des problèmes à l'industrie automobile, mais aussi permet le maintien en circulation de modèles polluants !
Donc, oui, ces "casses auto" sont de varitables bijoux, mais ils ne sont pas totalement écolos ...
Pas tout a fait d'accord a propos du dernier item du commentaire ci dessus.
Un véhicule ancien et emeteur de gaz polluant est beaucoup moins polluant qu'une voiture neuve, surtout une prius qui est un desastre écologique (au passage).
La fabrication d'une voiture neuve est équivalente à 100 000 km parcourus avec. Sachant que maintenant on fait des voitures jetables au bout de 150 000 km, il vaut bien mieux garder sa vieille poubelle, la réparer et faire baisser ses émissions grâce à des nouveaux pots échappement ou un réglage de la carburation. Ce qui en même temps donne du travail aux garages (PME si possible) pour compenser le manque de travail de l'industrie auto (qui s'en met plein les poches ...)
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