
Ne
dit-on pas que les blogs sont devenus le 5ème pouvoir ou pour le moins un média alternatif ? C'est ainsi que mon blog tend à devenir un
medium référent, à défaut d'un média, et que je reçois de plus en plus de communiqués de presse, d’invitations à des manifestations, colloques et … même voyage de presse comme l’autre jour où l'on me proposa d’aller à Toulouse voir de mes yeux vus comment la société
Mc Donald’s allait dorénavant recycler son huile de friture en
biodiesel.
L’intérêt du sujet (le recyclage des déchets et les
bio carburants) mais aussi l’expérience «intellectuelle» de pouvoir étudier de l’intérieur cette action de communication m’ont convaincu d’accepter de passer une journée avec Ronald qui n’est pourtant pas, soyons honnête, le personnage qui m’est le plus sympathique.
Récit de ce «Vis ma Vis – je suis un journaliste Environnement» (je traiterai du recyclage des huiles dans un papier ultérieur).
Mon expérience commence par l’émission de 0,35 T de
CO2 car c’est en avion que nous regagnons la ville rose où nous sommes accueillis officiellement par les attachées de presse de l’agence de
RP et par le staff de M. notamment le Manager du département «Affaires Publiques» (mais quelle est donc cette secte si étrange ?), la Manager «Environnement et Développement Durable» ainsi que deux responsables du service Achats/Qualité.
Photo Call
La dizaine de journalistes montent alors dans le bus affrété pour l’occasion en direction d'un restaurant M. de la périphérie. Après une collation et les civilités d’usage du «franchis» local (fier de ses 25 ans de maison mais pas rasé ce matin…) vient enfin l’heure de pénétrer dans le saint des saints, le
baskstage des hamburgers rois, j’ai nommé la cuisine ! Et c’est autour de la friteuse que notre cohorte s’agglutine car elle est là la star du jour : l’huile dans laquelle se baignent habituellement frites et autres
nuggets. Les appareils photos crépitent comme lors d’un photo
call cannois, la caméra de France 2 tourne et les journalistes n’ont d’yeux que pour cette huile usagée
qu’on va vidanger devant nous. Après avoir suivi le parcours de Miss
Oil 2007 jusqu’au camion de pompage, retour au restaurant où nous sont donnés de façon simple et courte les éléments techniques de cette huile
oléïque et de sa nouvelle procédure de recyclage qui
concourrent aussi à la
politique de Développement Durable de l’enseigne («vous retrouverez bien évidemment tous ces éléments dans le dossier qui vous a été remis»).
Il est alors venu le temps des questions collégiales. Les réponses sont franches et assumées. Je demande notamment si M. envisage d’utiliser des ingrédients
bio à l’avenir (puisque l’huile
oléïque nouvellement mise en place l’a aussi été pour des raisons de nutrition et de santé, on pourrait légitimement penser que la démarche pourrait aller jusqu’au
bio …). La réponse qui m’est faite ne me convainc pas : « notre mode de fonctionnement - 7
plateformes de distribution qui reçoivent les produits de nos fournisseurs et les
redispatchent aux 1085 restaurants - ainsi que les volumes de matières premières que nous utilisons nous semblent difficilement compatibles avec la filière
bio ». C’est bien
parceque M. a une telle demande
qu’il pourrait être un moteur et une incitation à la conversion de ses fournisseurs/producteurs comme il vient d’ailleurs de le prouver pour l’huile. M. s’appuie
aujourd’hui sur un guide de bonnes pratiques maison (le
Socle) qui reste déjà en
deça du référentiel de l’agriculture raisonnée. Bref, j’en conclus que le
bio n’est pas pour demain chez M. et que c’est un choix.
Je suis une huile de province
Mais il est déjà midi et nous sommes déjà en retard sur le timing, nous remontons dans le bus pour rejoindre l’usine de traitement de l’huile où nous attend déjà le camion, qui tout à l’heure pompait devant nous, et son heureux propriétaire, fringant directeur industriel et commercial à l’accent chantant. Juste le temps d’enfiler
sur-chaussures et blouses blanches et nous voici tels des candidats à la Présidentielle parcourant les différentes étapes de traitement de l’huile usagée jusqu’à cette belle image d’
Epinal que ce chauffeur de camion citerne allemand flambant neuf (le camion) qui appuie sur le bouton magique pour enfin libérer dans ses entrailles ce nouvel or jaune. Mais vite il nous faut encore repartir vers une auberge de la région pour terminer par un dernier débat notamment avec des représentants de la délégation régionale de l’
Ademe avant de repartir pour la capitale.
Alors que penser de cette opération de communication ?
En attendant mon analyse, vos avis sont les bienvenus.