
Je fais partie de ces privilégiés qui ont (ou qui prennent ? …) le temps de faire le marché. Quel beau terrain d’expérimentation ! Bien évidemment j’essaye de privilégier les produits de saison et les productions locales (producteurs-maraîchers d'Ile de France par exemple) au grand damne de ma femme qui a l’impression de manger des pommes depuis 6 mois. Je regarde donc les étiquettes de provenance des produits, non pas par nationalisme primaire mais, vous l’avez compris, pour limiter le réchauffement climatique induit par le CO2 de ces transports lointains. L’affichage de la provenance étant parfois cahotique, je demande alors au commerçant d’où nous vient le produit qui a attiré mon attention et me fait déjà saliver.
"Ce melon, il vient d’où, mon bon monsieur ?", "C’est un Charentais" me répond-il. "Oui mais d’où vient-il ?" rétorque-je alors. Poussé dans ses retranchements le brave homme m’avoue que ce melon vient du Maroc mais que c’est bien un Charentais car il est issu des graines de cette variété. Bouquet final, lorsque je lui dit que ce melon vient de trop loin pour moi, il m’assène le coup de grâce en concluant : "vous savez, pour moi ça change rien, je vais le chercher à Rungis" !
Ceci étant il ne faut pas non plus tomber dans l’intégrisme et il faut continuer à se faire plaisir . Néanmoins c’est aussi un moyen de redécouvrir des légumes (comme le panais) et des façons de les cuisiner un peu originales ou si simples que c’en est un ravissement (petites pommes de terre, carottes et oignons au four avec juste un filet d’huile d’olive et un peu de fleur de sel) …