Une
exposition sur les travaux de l’anarchitecte Gordon Matta-Clarck vient de se clôturer à la galerie du Jeu de Paume à Paris, l’occasion de se replonger dans son œuvre et ses partis-pris.
Comme un pied de nez aux bâtisseurs célèbres, Gordon Matta-Clarck, architecte de formation, s’est fait connaître dans les années 70 en démantelant et en découpant, tels des sculptures, des bâtiments abandonnés. Une ultime résistance face au modernisme ?
New-Yorkais, c’est dans le Bronx qu’il commence ses fameuses découpes anarchitecturales dans des immeubles abandonnés, les « Bronx Floors (Planchers du Bronx)», en en sciant les planchers sur plusieurs étages. C’est le trou géométrique qui devient l’oeuvre d’art.
Il est également connu pour avoir, illégalement, découpé la façade d’un entrepôt désaffecté du bord de l’Hudson pour en faire une œuvre monumentale, un temple de lumière et d’eau intitulé « Day’s End (Fin du jour) ».
Mais Paris a également accueilli ses œuvres. L’une des plus connues, Conical Intersect, créée à l’occasion de 9ème Biennale de Paris, consiste en la création/destruction d’un cône de lumière qui transperce différentes pièces de deux immeubles jumeaux du XVIIème voués à la destruction pour laisser place au centre Georges Pompidou dans le nouveau quartier de Beaubourg. Dans la capitale, tel un archéologue urbain il a aussi fait un travail sur les « Sous-sols de Paris » en réalisant des montages photographiques des coupes de bâtiments, du toit aux caves, comme celui de l’Opéra Garnier ou des catacombes.
Celui qui avait fondé le groupe Anarchitecture pour réévaluer l’architecture classique, a par ses œuvres et ses réflexions ouvert la voie et inspiré l’esthétisme déconstructiviste.